Le mensonge n’est pas seulement une parole professée, c'est aussi une série de gestes, d’attitudes, de comportements. Si le mensonge peut demeurer imperceptible selon notre capacité à maîtriser le langage, le corps ne ment pas. Le mensonge est-il une mauvaise chose ? Qui suis-je quand je mens ?
Nathalie Frogneux (philosophe, professeure à l’UCLouvain (Belgique)).
L'invitée du jour :
Nathalie Frogneux, philosophe, professeure à l’UCLouvain (Belgique)
Approche anthropologique du mensonge
J'ai cherché à comprendre ce que voulait dire le mensonge pour nous, pour les humains, dans une démarche d'anthropologie philosophique. La question de la vérité ne peut pas être complètement effacée de nos existences. Je ne cherche pas à justifier le mensonge, ni à le condamner comme pouvait le faire Kant ou Constant. Je ne tente pas, comme Augustin, de savoir si l'intention trompeuse est mauvaise. Je tente de faire une phénoménologie du mensonge, j'essaie de comprendre ce qu'est une existence qui est baignée dans le secret et le mensonge, qui sont contiguës, et qui fait qu'à un certain moment, l'exigence de vérité qui se trouve logée au cœur de nos existences n'est plus rencontrée.
Nathalie FrogneuxPublicité
Texte lu par Éric Herson-Macarel :
- Extrait de Philosophie morale, de Jankélévitch (cours de 1962-1963), éditions Flammarion
Sons diffusés :
- Archive de Jérôme Cahuzac, France 3, Journal, 06/12/2012
- Chanson de Marc Pinget, Les mensonges
- Extrait du film L'Adversaire, de Nicole Garcia, 2002
- Chanson de fin : Liesa Van der Aa feat. Johan Leysen, Paroles paroles
Les illustrations de la semaine sont signées David Ha : site internet https://davidhaillustration.com / Instagram : @dh_819
Toutes les émissions de la semaine ont été enregistrées au festival Cité Philo 2019. Chaque année, à Lille, Cité Philo propose un temps de réflexion philosophique autour de questions d’actualité. Cette année : dire et faire.
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