Avant de donner son nom à un fameux fromage, qui était Brillat-Savarin, penseur de la physiologie du goût, pour qui ce qui caractérise l’homme, c’est sa façon de se nourrir, sa gourmandise ? Y a-t-il une forme d’érotisme dans l’art de la table ? Devenons-nous ce que nous mangeons ?
- Bertrand Marquer Professeur de littérature française du 19ème siècle à l’université de Strasbourg (CERIEL)
Dessin de l'illustratrice Charlotte Mo : Insta @charlottemagicmo et Portfolio
Si pour vous, Brillat-Savarin est le nom d'un fromage, découvrez aujourd'hui l'homme qui lui a donné son nom, auteur d'une extraordinaire Physiologie du goût, qui se compose de méditations sur la gastronomie, le plaisir de la table, la symbolique du ventre rond, l'estomac comme personnage d'une nouvelle sociabilité, la digestion, et d'un éloge du dindon...
L'invité du jour :
Bertrand Marquer, professeur de littérature française du 19ème siècle à l’université de Strasbourg (CERIEL)
"Physiologie du goût", une référence, pourtant méconnue
"Physiologie du goût" est pillé par énormément d’auteurs, poètes, savants, qui piochent ce qu’ils recherchent dans cet ouvrage qui comporte des méditations, des chansons, des recettes, des aphorismes… C'est un ouvrage extrêmement cité mais qui n’est pas lu !
Bertrand Marquer
Une pensée dans la lignée des Lumières
Il y a une grande ampleur du champ de la gastronomie, qui va de la cuisson d’un oeuf à des réflexions existentielles sur la vie, avec des implications géopolitiques, puisque l’aphorisme le plus célèbre de Brillat-Savarin est celui-ci : “Dis-moi ce que tu manges, je te dirai ce que tu es”. C'est une définition de l’essence par la nourriture, par ce qu’on ingère, une conception très matérialiste de l’existence humaine. Pour Brillat-Savarin, ce qui caractérise l’homme c’est sa manière de se nourrir, ce qu’il appelle “la gourmandise”, une façon de dépeindre l’homme de façon très concrète, dans la lignée de la pensée des Lumières, une philosophie matérialiste.
Bertrand Marquer
Textes lus par Denis Podalydès :
- Jean Anthelme Brillat-Savarin, Physiologie du goût, Méditation III : De la gastronomie, 1825
- Jean Anthelme Brillat-Savarin, Physiologie du goût, Méditation II : Du goût, 1825 (avec une musique de Mozart, Une plaisanterie musicale en fa majeur, chef d’orchestre : Jordi Savall)
- Jean Anthelme Brillat-Savarin, Physiologie du goût, Méditation VI : Spécialités, 1825
- Jean Anthelme Brillat-Savarin, Physiologie du goût, Méditation XIV : Du plaisir de la table, 1825
Sons diffusés :
- Archive de La nuit de la gastronomie, 20 avril 1956, RTF et musique de Mozart, Sérénade n°6 en ré majeur, chef d’orchestre : Jordi Savall
- Archive de Maïté, dans La Cuisine des Mousquetaires, 3 octobre 1987, France 3
- Extrait du film Le père Noël est une ordure, réalisé par Jean-Marie Poiré, 1982
- Lecture d'Adèle van Reeth de deux extraits de Physiologie du goût : Méditation XVI : De la digestion, et Méditation XIII : Éprouvettes gastronomiques (avec une musique de Mozart, Sonate pour piano n°8, interprétée par Lars Vogt au piano)
- Chanson de fin : Chanson Plus Bifluorée, Repas Boogie Wouah
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