Entretien avec Sylvain Menant, professeur émérite à l'université de Paris-Sorbonne où il enseigne la littérature française du XVIIIe siècle, pour évoquer Voltaire et son "Candide" dans le cadre de la troisième émission d'une série de quatre consacrée à la parodie.
- Sylvain Menant professeur émérite à l’université de Paris-Sorbonne où il enseigne la littérature française du XVIIIe siècle.
Après la littérature au second degré lundi, la mécanique théâtrale d'Aristophane hier, et avant le cinéma de Tarantino demain, suite aujourd'hui de notre éloge de la parodie. a l'occasion des 24 heures qu'organise France Culture autour de la francophonie, j'ai le plaisir de recevoir Sylvain Menant pour vous parler d'un des ouvrages de langue française les plus traduits au monde, Candide, rédigé par un esprit français qui manie avec subtilité les codes littéraires et les Lumières de la raison, Votaire, le dernier des écrivains des heureux.
Voltaire adopte la forme du conte qui a pour définition que c'est une fiction à laquelle on ne doit pas croire et qu'il lui donne cette forme complexe qui consiste à multiplier les personnages et les épisodes et donc à empêcher pratiquement une vue d'ensemble du propos du texte, tout cela va contre une pensée systématique, pensée systématique que Voltaire rejette. Sylvain Menant
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Cette conclusion d'un conte comique, est profondément tragique, c'est qu'il n'y a pas de réponse aux interrogations les plus légitimes que les hommes se posent, il n'y a pas de réponse. Cette réponse - "il faut cultiver notre jardin" - est très ambiguë. Elle signifie sans doute qu'il ne faut pas penser, qu'il faut remuer la terre et pendant qu'on travaille on ne pense pas. C'est un refus de penser. [...] Ce qu'il y a de plus profond dans cette idée, c'est que pendant qu'on cultive on ne pense pas. Cette aporie philosophique, l'impossibilité de résoudre les problèmes, surtout pas par des systèmes, c'est cela la leçon du conte. Sylvain Menant
Références musicales:
- Lucienne Delyle , Candide
- Albert Lewy , Laurel und Hardy
- Sacha Distel et ses collégiens , Tout va très bien Madame la marquise
- Claude-Michel Schönberg , extrait de la comédie musicale Les Misérables , La faute à Voltaire
- Chanson Plus Bifluorée , Un rien me fait chanter
Lecture:
- Votaire , Candide (gallimard, Folioplus, 2003)
Extrait :
-La vie est belle de Roberto Benigni (1998)
Par Adèle Van Reeth
Réalisation : Mydia Portis-Guérin
Lectures : Jean-Louis Jacopin
L'équipe
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