

Les hommes sont-ils des animaux comme les autres ? Animisme, animalisme, continuisme, naturalisme... les mots ne manquent pas aujourd'hui pour dire que oui et prôner la proximité essentielle entre les humains et les non-humains.
- Etienne Bimbenet Professeur de philosophie contemporaine à l'université Bordeaux Montaigne
Prôner l'inverse et distinguer les uns des autres, est-ce forcément faire de l'homme le roi du monde ? Comment dire que les hommes ne sont pas des animaux comme les autres tout en défendant le respect et l'éthique de tous les vivants ?
Réponses éclairantes et originales avec le philosophe Etienne Bimbenet.
"Le naturalisme signifie que tous les êtres quel qu’ils soient sont des êtres de nature. Nous savons depuis Darwin que nous provenons de l'animal, comme un lointain passé ou comme un état encore très actuel . Nous avons à nous penser depuis l'animal, nous avons à penser l'humain." Avons-nous pris la mesure de ce défi théorique?
Textes
Donna Haraway, Manifeste des animaux de compagnie. Chiens, humains et autres partenaires (2003), éditions Terra Incognita, p. 9-10,
Claude Lévi-Strauss, La leçon de sagesse des vaches folles, 1996
Pour les Amérindiens et la plupart des peuples restés longtemps sans écriture, le temps des mythes fut celui où les hommes et les animaux n’étaient pas réellement distincts les uns des autres et pouvaient communiquer entre eux. Faire débuter les temps historiques à la tour de Babel, quand les hommes perdirent l’usage d’une langue commune et cessèrent de se comprendre, leur eût paru traduire une vision singulièrement étriquée des choses. Cette fin d’une harmonie primitive se produisit selon eux sur une scène beaucoup plus vaste ; elle affligea non pas les seuls humains, mais tous les êtres vivants. Aujourd’hui encore, on dirait que nous restons confusément conscients de cette solidarité première entre toutes les formes de vie. Rien ne nous semble plus urgent que d’imprimer, dès la naissance ou presque, le sentiment de cette continuité dans l’esprit de nos jeunes enfants. Nous les entourons de simulacres d’animaux en caoutchouc ou en peluche, et les premiers livres d’images que nous leur mettons sous les yeux leur montrent, bien avant qu’ils ne les rencontrent, l’ours, l’éléphant, le cheval, l’âne, le chien, le chat, le coq, la poule, la souris, le lapin, etc. ; comme s’il fallait, dès l’âge le plus tendre, leur donner la nostalgie d’une unité qu’ils sauront vite révolue. Il n’est (donc) pas surprenant que tuer des êtres vivants pour s’en nourrir pose aux humains, qu’ils en soient conscients ou non, un problème philosophique que toutes les sociétés ont tenté de résoudre.
Archives
Extrait de Bonobo au kamasutra pacificateur, Documentaire France 5
Peter Singer, La libération animale, 1975, France Inter, La tête au carré, 31 mai 2015
Derrida, France Culture, Du jour au lendemain, Alain Veinstein, 16 juillet 1999
Instrumentales
Pascal Ayerbe, Potch
Niels Gade, Symphonie n°7
Chansons
The Monkey song, Blind Blake
Martha my dear, The Beatles
Plantation Blues, Teddy Lassay
At the Zoo, Simon and Garfunkel
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