Après Le septième continent, Amour, Le ruban blanc et avant La Pianiste, troisième temps de cette série consacrée à Michael Haneke. Le philosophe Yannick Rolandeau nous livre les clés d’un film faussement joueur et authentiquement terrifiant, quoi qu’en dise son titre : Funny Games (1997)
- Yannick Rolandeau Cinéaste
Tout commence par un jeu un couple et leur enfant assis à l’arrière de la voiture jouent à deviner le nom des compositeurs dont les musiques – classiques- sont diffusées à la radio. Ils s’amusent. Arrivés dans leur maison de campagne, chacun s’installe et un jeune homme, croisé rapidement auparavant alors qu’ils saluaient des voisins, entre dans la maison. Il n’en sortira pas. Un autre le rejoindra. Et ils joueront, eux aussi, à leur façon : ils joueront à tuer.
Dans quel but, se demande légitimement le spectateur, me montre-t-on ce jeu d’autant plus malsain qu’il est sans issue, puisqu’il conduit de manière inéluctable à la mort des personnages ? La question n’est pas celle de savoir si l’on peut jouer de tout, mais si le cinéma doit avoir des limites, morales, éthiques, au nom du respect du spectateur. Cinématographiquement impeccable, Funny games crée une expérience filmique rarement atteinte. Littéralement insoutenable, il contraint quiconque parvient à surmonter sa colère à s’interroger sur ce que la représentation d’une telle violence dit du monde, de nous-mêmes, et, entre le monde et nous-mêmes, le rôle qu’y joue le cinéma.
Références musicales
- Grieg, Peer Gynt
- The Cardigans, Erase/rewind
- Schubert, Moment musical en fa min
- Mozart, Quintette en la majeur K.581 pour clarinette, 2 violons alto et violoncelle, 2ème mouvement
- The Talking Heads, Psycho Killer
Lectures
- Bertold Brecht, Petit organon pour le théâtre
- Roland Barthes, Le bruissement de la langue (Seuil)
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