L'Histoire a-t-elle un sens ? : épisode 7/4 du podcast Quoi Hegel ? Qu'est-ce qu'il a Hegel ?

Sacre de l'empereur Napoléon Ier et couronnement de l'impératrice Joséphine dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, le 2 décembre 1804
Sacre de l'empereur Napoléon Ier et couronnement de l'impératrice Joséphine dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, le 2 décembre 1804 - Wikicommons
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S’il y a un ensemble homogène présupposé lorsqu'on parle de l’Histoire, l’approche de Hegel est une approche de « philosophie de l’Histoire » on y retrouve le terme de « sens » de l’Histoire au double sens, il y aurait alors une direction mais aussi un but, une raison d’être à cette histoire…

Avec

L'invité du jour 

Gilles Marmasse, professeur de philosophie à l’Université de Poitiers

L’Histoire, incomplètement rationnelle

Pour Hegel, l’Histoire, contrairement à l'art, à la philosophie et à la religion, est en deçà de "l’esprit absolu" car elle est dans "l’esprit objectif". Donc il ne faut pas s’attendre à ce qu’il y ait en elle une rationalité complète. Cela se manifeste par le fait que la raison dans l’Histoire est divisée. Divisée en peuples, chaque peuple a une valeur, chaque peuple poursuit des fins et c’est ce qu’il y a de rationnel dans l’Histoire, mais chaque peuple est également trop particulier. Chaque peuple représente un principe fini de l’Histoire et c’est ce qui dans l’Histoire est irrationnel. Cela se manifeste par les conflits entre les peuples, la concurrence, le fait qu’ils vont se supplanter les uns les autres, et la fait aussi qu’ils vont mourir. Tout peuple aux yeux d’Hegel est mortel. L’Histoire est donc rationnelle au sens où, son principe est fait de sujets autonomes, mais l’Histoire est incomplètement rationnelle parce que chaque sujet de l’Histoire à quelque chose de décevant et pour cette raison même, de vouer à la caducité, à la mortalité. Gilles Marmasse

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Le sens progressif de l'Histoire

Comme les hommes de son époque, Hegel pense qu’il y a un sens à l’Histoire, mais en plus,  un sens progressif. Quelqu’un comme Rousseau pense qu’il y a un sens à l’Histoire, mais ce sens est une décadence. Mais pourquoi l’Histoire a-t-elle un sens ? Parce qu’il y a une volonté des peuples. Je dirais une tendance, voir une pulsion des peuples vers l’auto-développement. Une volonté qui est initialement obscure elle-même, qui aura bien du mal à se déployer, à se réaliser, mais les peuples aspirent à la liberté. C’est cela qui fait démarrer l’Histoire puis qui la fait avancer. Gilles Marmasse

La fin de l'Histoire

L’expression de « fin de l’Histoire » a fait beaucoup fantasmer et a conduit à certains malentendus.  La « fin de l’Histoire » ce ne sont pas les trompettes du jugement dernier, ce n’est pas non plus le grand soir de la révolution prolétarienne. Ne serait-ce que parce qu’aussi bien apocalypse que la révolution prolétarienne, sont à venir. Or, Hegel ne cesse d’affirmer que le philosophe n’a pas à parler de l’avenir. De plus, la « fin de l’Histoire » ce n’est pas l’arrêt de l’Histoire, c’est l’accession au but. Selon un schème aristotélicien quand on se réalise adéquatement, ce n’est pas du tout une mort ni un arrêt, c’est une vie dans la plénitude. La « fin de l’Histoire » c’est un accomplissement. Gilles Marmasse

Sons diffusés : 

  • Extrait d'une vidéo du Youtubeur Cyrus North
  • Lecture de Guerre et Paix, Partie 3 Tome 3, de Tolstoï par Théâtre et compagnie en 2010, dans une réalisation de Cédric Aussir 
  • Symphonie héroïque n°3 en mi bémol de Beethoven
  • Tell me a story par Frankie Laine et Jimmy Boyd

Rediffusion de l'émission du 2 mai 2018

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