La désobéissance civile : épisode • 3/4 du podcast Henry David Thoreau

Martin Luther King prononçant son discours, sur les marches du Lincoln Memorial, lors de la Marche sur Washington pour l'emploi et la liberté, le 28 août 1963.
Martin Luther King prononçant son discours, sur les marches du Lincoln Memorial, lors de la Marche sur Washington pour l'emploi et la liberté, le 28 août 1963. ©AFP
Martin Luther King prononçant son discours, sur les marches du Lincoln Memorial, lors de la Marche sur Washington pour l'emploi et la liberté, le 28 août 1963. ©AFP
Martin Luther King prononçant son discours, sur les marches du Lincoln Memorial, lors de la Marche sur Washington pour l'emploi et la liberté, le 28 août 1963. ©AFP
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"La Désobéissance civile" de Thoreau est un texte qui pose de nombreuses questions intensément actuelles. Nous y répondons avec Manuel Cervera-Marzal.

Avec

Voter, est-ce faire quelque chose pour la justice ? Le vote ne détourne-t-il pas notre attention de l'engagement véritable ? Et loin du Thoreau ermite inoffensif et non-violent que l'on s'imagine parfois, n'y a-t-il pas des circonstances qui justifient inéluctablement la rébellion armée ? Qu'est-ce qu'être hors la loi, si ce n'est parfois réactualiser la démocratie ?

Le texte du jour

"Sous un gouvernement qui emprisonne quiconque injustement, la véritable place d’un homme juste est aussi en prison. La place qui convient aujourd’hui, la seule place que le Massachusetts ait prévue pour ses esprits les plus libres et les moins abattus, c’est la prison d’État. Ce dernier les met dehors et leur ferme la porte au nez. Ne se sont-ils pas mis dehors eux-mêmes, de par leurs principes ? C’est là que l’esclave fugitif et le prisonnier mexicain en liberté surveillée, et l’Indien venu pour invoquer les torts causés à sa race, les trouveront sur ce terrain isolé, mais libre et honorable où l’État relègue ceux qui ne sont pas avec lui, mais contre lui : c’est, au sein d’un État esclavagiste, le seul domicile où un homme libre puisse trouver un gîte honorable. [...]. Une minorité ne peut rien tant qu’elle se conforme à la majorité ; ce n’est même pas alors une minorité. Mais elle est irrésistible lorsqu’elle fait obstruction de tout son poids. S’il n’est d’autre alternative que celle-ci : garder tous les justes en prison ou bien abandonner la guerre et l’esclavage, l’État n’hésitera pas à choisir. Si un millier d’hommes devaient s’abstenir de payer leurs impôts cette année, ce ne serait pas une initiative aussi brutale et sanglante que celle qui consisterait à les régler, et à permettre ainsi à l’État de commettre des violences et de verser le sang innocent. Cela définit, en fait, une révolution pacifique, dans la mesure où pareille chose est possible."
Henry David Thoreau, La Désobéissance civile, 1849.

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Lectures

  • Henry David Thoreau, La Désobéissance civile, 1849
  • Henry David Thoreau, Plaidoyer pour John Brown, 1859, trad. Thierry Gillyboeuf

Extraits

- Django Unchained, film de Quentin Tarantino (2013)

- Archive: Cedric Herrou (France culture, 5 janvier 2017).Cédric Herrou : Agriculteur de Breil-sur-Roya (Alpes-Maritimes), passeur de migrants africains en situation irrégulière, à qui il a offert gîte et couvert, et qui se revendique de la désobéissance civile ; il a été condamné à 3000 euros d'amende avec sursis, le 10 février 2017

Références musicales

- BOF Django unchained. Annibale e I cantori moderni

- Arvo Part Orchestre symphonique kimbanguiste around félicité (BOF Félicité d’Alain Gomis).

- Kendrick Lamar, The Blacker The Berry live

Manuel Cervera-Marzal
Manuel Cervera-Marzal
© Radio France - MC

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