

"Nous sommes fatigués de l'homme...", nous dit Nietzsche. La civilisation européenne serait-elle la création d'une société d'épuisés ? L'hyperactivité de notre modernité cache-t-elle sous la fulgurance de ses manifestations une fatigue extrême ? Céline Denat nous éclaire.
- Céline Denat Maîtresse de conférences à l’Université de Reims-Champagne-Ardennes, spécialiste de philosophie allemande moderne, membre et coordinatrice du Groupe international de Recherches sur Nietzsche
"Nous sommes fatigués de l'homme...", nous dit Nietzsche. La civilisation européenne serait-elle la création d'une société d'épuisés ? L'hyperactivité de notre modernité cache-t-elle sous la fulgurance de ses manifestations une fatigue extrême ? Et alors, si nous sommes si fatigués, où trouver la foi pour reprendre le chemin de la vitalité ? Vers où nous réveiller ?
Textes
,Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, « Sur les îles bienheureuses ».
Friedrich Nietzsche, Généalogie de la morale, I, § 12, trad. Wotling.
« (…) De temps en temps accordez-moi – si du moins il existe, par-delà le bien et le mal, des protectrices célestes ! – accordez-moi de jeter un regard sur quelque chose de parfait, de réussi jusqu’au bout, d’heureux, de puissant, de triomphant, de la part de quoi il y ait encore quelque chose à craindre ! Un regard sur un homme qui justifie l’homme, sur une heureuse réussite qui apporte à l’homme son complément et son salut, grâce à laquelle on puisse garder sa foi en l’homme !... »
« (Car) les choses sont ainsi : c’est dans le rapetissement et l’égalisation de l’homme européen que réside notre pire danger, car ce spectacle fatigue ... Aujourd’hui, nous ne voyons rien qui veuille devenir plus grand, nous pressentons que l’on ne cesse de décliner, de décliner pour devenir plus inconsistant, plus gentil, plus prudent, plus à son aise, plus médiocre, plus indifférent, plus chinois, plus chrétien — l’homme, cela ne fait aucun doute, ne cesse de devenir “meilleur” ... C’est justement en cela que réside la fatalité de l’Europe — avec la peur de l’homme, nous avons également subi la perte de l’amour pour lui, du respect pour lui, de l’espoir que l’on plaçait en lui, même de la volonté dont il était l’objet. Désormais, le spectacle de l’homme fatigue — qu’est-ce que le nihilisme aujourd’hui, sinon cela ? ... Nous sommes fatigués de l’homme …”
Extrait de film
Doucement les basses, Jacques Deray, 1971
Chansons
Duo de chats, Rossini
Duo des Fleurs , Lakmé, Léo Delibes, chanté par Renée Fleming.
Instrumentales
WAGNER, La mort d’Yseult
SCHUBERT, Sonate pour piano
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