La démocratie se serait-elle trompée en condamnant Socrate ? Et lui, qu'attendait-il vraiment de son procès ?
- Dimitri El Murr Philosophe, professeur en histoire de la philosophie ancienne et directeur du département de philosophie à l’ENS Paris
D'après la légende, Socrate n'aurait accepté ni témoin, ni avocat à son procès. Il aurait même refusé les discours que ses amis les plus grand rhéteurs d'Athènes lui avaient proposés. Socrate s'est-il à un seul moment défendu à son procès ou bien s'est-il contenté d'accepter sa peine pour donner une bonne leçon à Athènes ? La philosophie politique de Socrate, entre mépris de la majorité et amour des lois, parole à l'un des plus fidèles avocats de Socrate : le très platonicien Dimitri El Murr.
Le texte du jour
Pour ma part, je n’ai jamais été le maître de personne. Mais si quelqu’un a envie de m’écouter quand je parle et que j’accomplis la tâche qui est la mienne, qu’il soit jeune ou plus âgé, jamais je ne fais montre de réticence ; et pas plus que je ne m’entretiens avec quelqu’un pour recevoir de l’argent, je ne refuse de m’entretenir avec quelqu’un parce que je ne reçois pas d’argent. Non, je suis à la disposition du pauvre comme du riche, sans distinction, pour qu’il m’interroge ou pour que, s’il le souhaite, je lui pose des questions et qu’il écoute ce que j’ai à dire. Et s’il arrive que, parmi ces gens-là, l’un devienne un homme de bien et l’autre non, je ne saurais, moi, au regard de la justice en être tenu pour responsable, car je n’ai jamais promis à aucun d’eux d’enseigner rien qui s’apprenne, et je n’ai pas donné un tel enseignement. Et si jamais quelqu’un prétend avoir jamais en privé appris quelque chose de moi ou m’avoir entendu parler de quelque chose dont personne d’autre n’est au courant, sachez bien qu’il ne dit pas la vérité. Mais pour quel motif donc certaines personnes prennent-elles plaisir à passer beaucoup de temps avec moi ? Vous avez entendu toute la vérité, Athéniens, car la vérité je vous l’ai dite : c’est qu’il leur fait plaisir de voir soumettre un examen à ceux qui se figurent être savants, alors qu’ils ne le sont pas.
Platon, Apologie de Socrate, 33a (trad. L. Brisson)Publicité
Lectures
- Platon, Apologie de Socrate, adaptation de Michel Bouquet, INA
- Platon, République, VIII, trad. de Luc Brisson
Extrait
- Platon, Gorgias, 471e-472c, dramatique du 13 juin 1988, INA
Références musicales
- Brassens, Le pluriel
- Satie, Descriptions automatiques Sur un vaisseau
- Satie, Croquis et agaceries d’un gros bonhomme en bois
- Satie, Heures séculaires et instantanées
- Satie, Les pantins dansent
- Satie, L'enfance de Ko Quo
- Satie, Musique d'ameublement-Carrelage phonique
- Eileen, Ne condamnez pas ce beau garçon
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