Épisode 4/4 : La réalité est-elle une illusion ?

Le réel existe-t-il ? La question n'est pas une provocation : que désigne le terme de "réel", si ce n'est, comme le dit le philosophe Clément Rosset, l'ensemble des perceptions qu'on en a ?
C'est-à-dire que du réel, nous n'avons aucune preuve, et peut-être même n'y avons-nous pas accès autrement qu'à travers les doubles que nous produisons pour pouvoir le saisir.
Et parmi ces doubles se trouve le cinéma...

L'invité du jour : 

Pierre-Yves Quiviger, professeur de philosophie du droit à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Un film "formaliste" ?

"Alice ou la dernière fugue" met en scène le formalisme même : il est très souvent question des règles du jeu, des questions et des réponses… Il ne faut pas oublier que c’est un film à la mémoire d’un grand cinéaste, Fritz Lang, qui lui-même était un immense formaliste. Chabrol disait que chez Lang, il n’y a pas de hors-plan, il ne se passe jamais rien en dehors du plan… Chabrol était un cinéphile, faisait du cinéma en ayant en tête les films qu’il avait vus, aimés.      
Pierre-Yves Quiviger

De la question du réel

Le cinéma nous donne l’illusion d’être une espèce de réel donné directement, un enregistrement de celui-ci. Mais le réel proposé par le cinéma est l’objet d’une construction et est de l’ordre de l’artifice. Mais ça fait de ce support artistique une voie privilégiée pour poser la question de la frontière entre ce qui est le réel et ce qui est l’illusion ou plutôt entre le réel et la fiction…    
Pierre-Yves Quiviger

Sons diffusés :

• Archive de Clément Rosset, dans À voix nue, France Culture, 21 février 2006
• Extraits du film Alice ou la dernière fugue, de Claude Chabrol, 1977
• Extraits du film L'Enfer, de Claude Chabrol, 1994
• Archive de Jorge Luis Borges, sur France Culture, 1er octobre 1977
• Archive de Claude Chabrol sur le jaloux, dans Synergie, France Inter, 3 février 1994
• Archive de François Cluzet, dans Hors Champs, France Culture, 26 fevrier 2016
• Musique de fin : Concerto pour violoncelle de Dvorak, par l'Orchestre philarmonique de Stuttgart, chef : Radoslaw Szulc, violoncelle : Pablo Ferrandez