La théorie critique, une nouvelle philosophie ? : épisode • 1/4 du podcast L’École de Francfort

Max Horkheimer (au premier plan, à gauche), Theodor Adorno (au premier plan, à droite), et Jürgen Habermas en arrière-plan, à droite, en 1965 à Heidelberg
Max Horkheimer (au premier plan, à gauche), Theodor Adorno (au premier plan, à droite), et Jürgen Habermas en arrière-plan, à droite, en 1965 à Heidelberg - Jjshapiro / Wikicommons
Max Horkheimer (au premier plan, à gauche), Theodor Adorno (au premier plan, à droite), et Jürgen Habermas en arrière-plan, à droite, en 1965 à Heidelberg - Jjshapiro / Wikicommons
Max Horkheimer (au premier plan, à gauche), Theodor Adorno (au premier plan, à droite), et Jürgen Habermas en arrière-plan, à droite, en 1965 à Heidelberg - Jjshapiro / Wikicommons
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En Allemagne, dans les années 30, un groupe d'intellectuels se réunit et fonde un courant de pensée, l'École de Francfort, autour du concept de la "théorie critique". Qui sont les philosophes à l'origine de ce projet ? Qu'est-ce que la théorie critique ?

Avec
  • Jean-Marc Durand-Gasselin Professeur de Khâgne à Orléans, rattaché au laboratoire Sophiapol de Paris X, chargé de cours à l'université de Tours et membre du comité de rédaction de la revue Cités

Theodor W. Adorno, Walter Benjamin, Max Horkheimer, Herbert Marcuse, puis Jürgen Habermas : voici les philosophes et intellectuels qui nous accompagneront cette semaine pour retracer l'histoire de ce groupe d'hommes allemands, qui, dès 1923, se sont regroupés dans l'Institut de recherche sociale de l'université de Francfort pour mettre au point une théorie critique.
L'histoire de l'École de Francfort est celle de la possibilité pour la philosophie de proposer une critique sociale du capitalisme, et d'interroger la possibilité pour les chercheurs et intellectuels de s'insérer de manière directe dans leur temps, jusqu'à aujourd'hui...

L'invité du jour :

Jean-Marc Durand-Gasselin, professeur de Khâgne à Orléans, rattaché au laboratoire Sophiapol de Paris X, chargé de cours à l'université de Tours et membre du comité de rédaction de la revue Cités

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Contextes historiques de l’École de Francfort

Les couches de contextes se superposent : dans les années 1880, L'Allemagne est entrée dans la modernité industrielle de manière extrêmement accélérée, la démocratie n'a pas du tout ses grandes lignées héroïques qu’elle a en Angleterre et en France, la bourgeoisie allemande ne profite de libertés qui n’ont été qu’octroyées : la modernité a un caractère enveloppant et en même temps extrêmement dur et rigide, elle inquiète. Ça jouera comme arrière-plan intellectuel… Il y a aussi la guerre, une forme de pessimisme très puissant qui va commencer à s'installer dans une partie des conceptions, des pensées.  
Jean-Marc Durand-Gasselin

Projet de l'École

Il s'agissait de faire travailler des économistes professionnels, des psychanalystes professionnels, etc, pour essayer de saisir les tendances contradictoires de la société, prolonger la philosophie avec d'autres moyens dans un contexte qui avait changé, c'est-à-dire essayer de savoir ce que voulait dire la justice, la vérité, dans une société qui était celle des sociétés capitalistes organisées du vingtième siècle, et cela en utilisant une pluralité de perspectives et en essayant de les articuler.  
Jean-Marc Durand-Gasselin

Textes lus par Hélène Lausseur :

  • Extrait de La situation actuelle de la philosophie sociale et les tâches d'un institut de recherche sociale, de Max Horkheimer, 1931, éditions Payot
  • Extrait de l'Appendice de Théorie traditionnelle et théorie critique, de Max Horkheimer, 1937, éditions Gallimard (avec une musique de Eric Löhrer, Gerrymandering)

Sons diffusés :

  • Sons de début d'émission : extrait de la série Heimat de Edgar Reitz et Peter Steinbach ; extrait du film Amen., de Costa-Gavras ; archive de Hitler 1932 ; chanson Die Moritat von Mackie Messer (Kurt Weill - Bertolt Brecht) interprétée par Lotte Lenya
  • Extrait du film Max Horkheimer : Porträt eines Aufklärers, de Hellmuth Karasek und Kurt Zimmermann, 1969, suivi d'une musique de Jean-François Morin, Assembly Line
  • Fiction France Culture, Ulysse et Polyphème, archive dans l'émission Les Histoires du Pince Oreille, 13/07/1996
  • Chanson de fin : José Alberto "El Canario", La Critica

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