Le Banquet de Platon met en scène une suite de sept discours entre disciples et poètes qui questionnent la représentation du dieu grec Éros et donc, leur vision de l’amour. Mais au terme de cette joute verbale, qui l’emportera ? Réponse avec Fulcran Teisserenc.
- Fulcran Teisserenc Professeur de lettres et de première supérieures au lycée Lakanal à Sceaux, spécialiste de philosophie antique
Cette année, les classes préparatoires scientifiques mettent à leur programme de français-philosophie le thème de l’amour dont les réflexions s’appuient sur trois œuvres : Le Banquet de Platon, Le Songe d’une nuit d’été de Shakespeare et La chartreuse de Parme de Stendhal.
Nous revenons cette semaine sur ces œuvres au programme avec trois spécialistes ainsi que les Poèmes à Lou d’Apollinaire que nous aborderons jeudi, une œuvre poétique brûlante emblématique de la littérature amoureuse.
Aujourd'hui nous évoquons Le Banquet de Platon avec Fulcran Teisserenc, professeur de Première Supérieure au Lycée Poincaré à Nancy, spécialiste de philosophie ancienne, auteur du Sophiste de Platon aux éditions PUF/CNED et du Langage et image dans l’œuvre de Platon aux éditions Vrin.
Platon, qui naît vers 427 et meurt vers 348 ou 347 avant J.-C., est un auteur majeur de l'Antiquité grecque qui donna au terme "philosophie" tout le sens qu'on lui prête encore aujourd'hui.
Le Banquet met en scène Apollodore, narrateur et disciple de Socrate, au cœur d’une réception qui célèbre l’amour et qui voit naître une conversation entre disciples et poètes qui devient alors sept discours dont l’objet se concentre sur la représentation d’Éros, le dieu de l'Amour et de la puissance créatrice dans la mythologie grecque.
Tour à tour, chaque interlocuteur du Banquet présente sa vision d’Éros et donc sa vision de l’amour : Phèdre, Pausanias, Eryximaque, Aristophane, Agathon, Socrate et Alcibiade qui offre quant à lui un éloge de Socrate lui-même.
La vision de l'amour dans Le Banquet
Les intervenants du « Banquet » de Platon ne font pas une recherche dialectique sur la nature de l’amour mais chaque fois un éloge. Il faut présenter l’amour sous ses traits les plus séduisants. C’est ce à quoi s’emploient tous les interlocuteurs sauf Socrate qui prétend en effet accéder à la vérité, du moins la rechercher, et s’efforce de définir l’amour dans ce qu’il a de plus essentiel.
Fulcran Teisserenc
Le Banquet comme représentation de l'amour au V siècle avant J.-C.
Dans « Le Banquet », le plan est circulaire et les personnages sont allongés sur des lits, par deux, avec un tour de parole. C’est Phèdre qui parle le premier. Son discours, classique, présente, avec celui de Pausanias, la conception que l’on pouvait avoir de l’amour dans l’Athènes de la fin du V siècle avant J.-C. dans les milieux les plus éduqués, les plus savants. Si on veut comprendre la conception que les Grecs pouvaient se faire de l’amour, ces deux discours sont assez représentatifs de l’approche traditionnelle de l'amour et notamment de l’amour homosexuel.
Fulcran Teisserenc
Lectures de Georges Claisse :
- Discours de Phèdre, Platon, Le Banquet, traduction Emile Chambry, 178c-179a, (page 41), GF-Flammarion, 1992
avec une musique de Léo Janacek, Sinfonietta militaire op 60 Allegretto - Discours de Pausanias, Platon, Le Banquet, traduction Emile Chambry, 183d-184c, (page 47), GF-Flammarion, 1192
avec une musique de Sir John, Parlez-moi d'amour
Sons diffusés durant l'émission :
- Générique de la série TV Les Feux de l'Amour
- Johnny Hallyday, Le grand banquet
- Archive de Roland Barthes, Poésie ininterrompue, France Culture 1975
- Fiction France Culture, Le Banquet, dialogue entre Socrate et Agathon, lecture de Thierry Hancisse (Socrate) et Serge Bagdassarian (Agathon), 2006
- Brigitte Fontaine, Les hommes préfèrent les hommes
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