Le Guépard de Visconti, « il faut que tout change pour que rien ne change » : épisode 3/5 du podcast Philo-ciné

Le Guépard, Film de Luchino Visconti
Le Guépard, Film de Luchino Visconti ©AFP - COLLECTION CHRISTOPHEL© Titanus  Titanus / Collection ChristopheL
Le Guépard, Film de Luchino Visconti ©AFP - COLLECTION CHRISTOPHEL© Titanus Titanus / Collection ChristopheL
Le Guépard, Film de Luchino Visconti ©AFP - COLLECTION CHRISTOPHEL© Titanus Titanus / Collection ChristopheL
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Découverte ou redécouverte aujourd'hui de deux oeuvres magistrales: Le Guépard de Visconti mais aussi le livre de Lampedusa, en compagnie de Laurence Schifano.

Avec
  • Laurence Schifano professeure émérite en études cinématographiques à Paris Ouest Nanterre, spécialiste du cinéma italien et biographe de Visconti.

Tout semble plongé dans un profond sommeil sous le lourd soleil sicilien, sous la « pluie de feu » qui est tout à la fois malédiction et hypnose, nous dit Laurence Schifano. « Il faut que tout change pour que rien ne change » : phrase réactionnaire ? Opportuniste ? Deux œuvres magistrales, celle de Visconti et de Lampedusa, nous offrent le récit des vaincus du Risorgimento à travers le témoignage pénétrant du Prince de Salina délicieusement interprété par Burt Lancaster.

Le texte du jour

« Il se mit à regarder un tableau qui se trouvait en face de lui : c’était une bonne copie de La mort du Juste de Greuze. Le vieillard était dans son lit en train d’expirer, dans du linge bouffant et très propre, entouré de petits-fils affligés et de petites-filles qui levaient les bras vers le plafond. Les jeunes filles étaient jolies, provocantes, le désordre de leurs vêtements suggérait plutôt le libertinage que la douleur ; on comprenait tout de suite qu’elles étaient le véritable sujet du tableau. (…) Tout de suite après il se demanda si sa propre mort ressemblerait à celle-là : probablement que oui, sauf que le linge serait moins impeccable (il le savait bien, les draps des agonisants sont toujours sales : la bave, les déjections, les taches de médicaments…) et qu’il était souhaitable que Concetta, Carolina et les autres soient habillées plus décemment. Mais, dans l’ensemble, la même chose. Comme toujours, les considérations sur sa propre mort le rassérénaient autant que celles sur la mort des autres l’avaient troublé ; peut-être parce que, en fin de compte, sa mort était en premier lieu celle du monde entier ? »

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Giuseppe Tomasi di Lampedusa, Le Guépard, J.-P. Manganaro Trad., Seuil, 2006, p.240

Lecture: Georges Claisse

Extraits

-Archive : Visconti explique son Guépard (ORTF, 1963)

- Le Guépard, film de Visconti (1963)

Référence musicale

- Nino Rota, Controdanza, BOF Le Guépard

Rediffusion de l'émission du 31/08/2017

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