Le travail c’est la santé : épisode • 4/4 du podcast Le Capital de Karl Marx

New-York en 1930. Ouvrier au travail pour la construction d' l'Empire State Building.
New-York en 1930. Ouvrier au travail pour la construction d' l'Empire State Building.  ©AFP - Leemage
New-York en 1930. Ouvrier au travail pour la construction d' l'Empire State Building. ©AFP - Leemage
New-York en 1930. Ouvrier au travail pour la construction d' l'Empire State Building. ©AFP - Leemage
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Comment le travail a-t-il perdu le pouvoir de rendre la société heureuse ? Jean Quétier nous éclaire.

Avec
  • Jean Quétier Docteur en philosophie, membre du Centre de recherche en philosophie allemande et contemporaine de l'université de Strasbourg, spécialiste du marxisme

"Chasser le matin, pêcher l’après-midi, m’occuper d’élevage le soir et m’adonner à la critique après le repas, selon mon envie, sans jamais devenir chasseur, pêcheur, berger ou critique". L'Idéologie allemande, 1845

Une vie de loisir, travailler pour le plaisir, est-ce ce dont Marx rêvait pour la société ? Ne serait-ce pas plutôt le rêve d'une société épuisée par l'activité physique ? Fatigue, burn out, journées sans fin…. Quand Marx se met dans les habits d'un inspecteur du travail, cela donne la Journée de Travail, un chapitre sans aucun équivalent dans le Capital. Jean Quétier le décortique pour nous.

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Textes

Karl Marx, Le Capital, livre I, section 3, chapitre VIII, traduction de Jean-Pierre Lefebvre, Paris, Éditions sociales, 2016, p.226

Karl Marx, Le Capital, livre I, section 3, chapitre VIII, traduction de Jean-Pierre Lefebvre, Paris, Éditions sociales, 2016

Le capitaliste a acheté la force de travail à sa valeur journalière. C'est donc à lui qu'appartient sa valeur d'usage pendant la durée d'une journée de travail. Il a donc acquis le droit de faire travailler pour lui un travailleur pendant une journée. Mais qu'est-ce qu'une journée de travail ? C'est moins en tout cas qu'une journée de vie naturelle. De combien ? Le capitaliste a sa propre opinion sur cette ultima Thule, cette limite où doit s'arrêter la journée de travail. En tant que capitaliste, il n'est que capital personnifié. Son âme est l'âme du capital. Or le capital a une unique pulsion vitale : se valoriser, créer de la survaleur, pomper avec sa partie constante, les moyens de production, la plus grande masse possible de surtravail. Le capital est du travail mort, qui ne s'anime qu'en suçant tel un vampire du travail vivant, et qui est d'autant plus vivant qu'il en suce davantage. Le temps pendant lequel le travailleur travaille est le temps pendant lequel le capitaliste consomme la force de travail qu'il lui a achetée. Si le travailleur consomme pour lui-même son temps disponible, il vole le capitaliste. Le capitaliste se réclame donc de la loi de l'échange marchand. Il cherche, comme n'importe quel autre acheteur, à tirer le plus grand parti possible de la valeur d'usage de sa marchandise.

Archives

Cash investigation, 27/09/2017: un documentaire sur Raphael, un journaliste en immersion dans la vie d’un employé de chez Lidl. Le patron du magasin lui passe un savon, allant jusqu’à le menacer.

Extraits cinématographiques

Comment tuer son boss? réalisé par Seth Gordon, 2011

Musiques

Harry Belafonte, Day O

Chostakovitch, Symphonie n°8

The Kinks, Money and corruption

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