Épisode 4/4 : Faut-il lire la Recherche comme un essai ?

Lorsqu'en 1908, Proust rédige cette phrase dans ses Carnets, il est en panne dans la rédaction de son œuvre. Il a des éléments, des scènes de la Recherche, mais ce qui lui manque, c'est l'idée directrice, le principe, la théorie, la pensée qui lui permettra d'organiser sa matière. C'est aussi le moment charnière où il va se plonger dans la lecture de Sainte-Beuve, détour qui lui permettra de donner le cadre de pensée qui permettra le retour à la rédaction de la Recherche.
Dans ces mots de Proust, âgé de près de 40 ans, on lit l'incertitude, l'angoisse, le doute.
Au mot "roman", il lui oppose celui "d'étude philosophique", s'imaginait-il alors plutôt essayiste, penseur du tâtonnement ?

L'invité du jour

Antoine Compagnon, professeur émérite de littérature française au Collège de France, élu à l’Académie française le 17 février 2022, conseiller scientifique de l’exposition Marcel Proust : Du côté de la mère qui explore la judéité de Proust et débute le 14 avril au musée d'Art et d'Histoire du judaïsme

Écoutez et abonnez-vous à la collection d’émissions consacrée à Marcel Proust pour (re)découvrir cette figure centrale de la littérature française, à travers l’économie, la gastronomie, le cinéma, la philosophie ou la médecine dans "Proust, le podcast".

Texte lu par Guillaume Gallienne :

• Marcel Proust, À la recherche du temps perdu, “Le côté de Guermantes”, Deuxième partie,  chapitre premier “Maladie de ma grand-mère. Maladie de Bergotte. Le duc et le médecin. Déclin de ma grand-mère. Sa mort”, 1920-1921

Sons diffusés :

• Archive de Colette, 1949
• Chanson de Boby Lapointe, Comprend qui peut
• Marcel Proust, À la recherche du temps perdu, “La Prisonnière”, chapitre premier “Vie en commun avec Albertine”, 1923, lu par André Dussollier
• Marcel Proust, À la recherche du temps perdu, “La Prisonnière”, 1923, lu par André Dussollier
• Musique de fin : Wagner, début de l’opéra Tristan und Isolde