Lettres à Louise Colet : "Ce que je voudrais faire, c’est un livre sur rien" : épisode 1/4 du podcast La correspondance de Flaubert

Dessin de l'illustratrice Charlotte Mo
Dessin de l'illustratrice Charlotte Mo - copyright Charlotte Mo
Dessin de l'illustratrice Charlotte Mo - copyright Charlotte Mo
Dessin de l'illustratrice Charlotte Mo - copyright Charlotte Mo
Publicité

Dans la correspondance avec Louise Colet, femme de lettre, qui mêle amour et complicité intellectuelle, Flaubert se découvre à nous dans la fabrication de l’écrivain par lui-même, face aux difficultés de ce qu’il tente de créer : une nouvelle forme romanesque...

Avec

4000 lettres, 300 destinataires, et des milliers d'heures d'écriture constituent aujourd'hui l'incroyable correspondance de Gustave Flaubert.
Selon le ou la destinataire de ses mots, on le découvre amoureux, agacé, déprimé, et toujours obsédé par la seule chose qui le tient en vie et à laquelle il a tout sacrifié : l'art, et plus précisément, l'écriture...
Flaubert est un forçat de l'absolu, et sa correspondance nous délivre un secret extraordinaire : comment, au fil des ans, il est devenu l'écrivain que nous connaissons.

L'invité du jour :

Pierre-Marc de Biasi, spécialiste de Flaubert et des manuscrits modernes, directeur de recherche émérite au CNRS, à l'ENS de Paris

Publicité

Les lettres ou la fabrique de l'écrivain

La correspondance avec Louise Colet nous permet de lire l’oeuvre de Flaubert autrement. Avec lui, ce qu’il y a d’extraordinaire, et notamment dans les lettres à Louise Colet, c’est qu’on assiste à la fabrication de l’écrivain par lui-même, qui découvre les difficultés de ce qu’il est en train d’essayer d’imaginer, une nouvelle forme romanesque, et pour laquelle il travaille contre lui-même en inventant de nouvelles normes.  
Pierre-Marc de Biasi

Louise Colet, miroir de Flaubert ?

Dans toute la correspondance de Flaubert, Louise Colet sera la seule à lui permettre de se parler à lui-même dans les lettres qu’il lui adresse. Elle lui sert d’analyste, d’une certaine façon. Il lui écrit la nuit, après la journée de travail, et il y a un moment où Louise est son destinataire, mais où il se met à se parler à lui-même à travers elle. C’est comme ça que naît une réflexion, un méta-discours sur son travail.
Pierre-Marc de Biasi

Flaubert prophète ?

Si on prend la correspondance thématiquement, à côté de l’oeuvre littéraire, à côté de l’oeuvre de chercheur qui existe dans les manuscrits de Flaubert, il existe une sorte d’oeuvre de penseur, de philosophe qui, d’une façon très moderne, surprenante, interroge son temps et le futur.  
Pierre-Marc de Biasi

Lettres lues par Bernard Gabay :

  • Lettre à Louise Colet du 8 août 1846 (avec une musique de Charles Valentin Alkan, Romance)
  • Lettre à Louis Colet du 16 janvier 1852
  • Lettre à Louise Colet, Trouville, 26 août 1853 (avec une musique de Charles Valentin Alkan, Etude de vélocité)

Sons diffusés :

  • Ouverture de Don Giovanni de Mozart, chef d’orchestre Carlo Maria Giulini
  • Archive de Jacques Derrida, dans les Nuits Magnétiques, France Culture, 01 janvier 1988
  • Archive de Paul Claudel, RTF, 04 juin 1951
  • Archive de Jean-Paul Sartre, dans Autoportrait à 70 ans, France Culture, 01 juillet 1975
  • Extrait du film Madame Bovary, de Claude Chabrol, 1991, d’après le roman de Gustave Flaubert (1857), avec Isabelle Huppert et Jean-François Balmer, voix off de François Périer
  • Chanson de fin : Christoph Willibald Von Gluck, Iphigenie en Aulide, Acte 3 “Adieu conservez dans votre âme”, soprano : Lynne Dawson 

Dessin de l'illustratrice Charlotte Mo : Insta @charlottemagicmo et Portfolio

L'équipe