Est-il possible de vouloir le mal pour le mal ? Ou bien faisons-nous le mal par accident ?
- Michèle Cohen-Halimi philosophe, professeure de philosophie à l’université Paris 8
L’homme est-il naturellement méchant ? Le mal que nous commettons est-il en nous ou en dehors de nous ?
De deux choses l’une, soit le mal n’est que dans nos actions, et auquel cas une bonne connaissance de la situation peut nous permettre de l’éviter, soit il est en nous et alors nous sommes condamnés à être méchant…
Ce qui place le philosophe qui réfléchit sur le mal dans le rôle d’un exorciste chargé d’extirper le mal du plus profond de notre être !
L' invitée du jour
Michèle Cohen-Halimi, philosophe, professeure de philosophie à l’université Paris 8
La liberté du Mal
Le Mal est imputable à notre seule liberté, il est irréductible. Il n’y a pas de principe du Mal, il n’y a pas de nature pècheresse. On ne retrouve pas chez Kant ce que Pascal appelle cette "malheureuse racine du péché".
Michèle Cohen-Halimi
Le désespoir du vertueux
A quoi bon s’efforcer d’être vertueux si cet effort qui doit s’étaler à l’échelle d’une vie et même au-delà, avec le postulat de l’immortalité, ne produit rien dans le monde ? Là il y a un danger qui est le désespoir et Kant en prend conscience de manière assez forte dès la "Critique de la raison pratique" puisqu’il formule l’hypothèse : à miser trop sur le militantisme de la vertu du vertueux on risque de lui faire traverser un tel désespoir que ce désespoir risque de refluer vers la loi morale elle-même, c’est-à-dire que le vertueux finirait pas se demander si cette loi morale n’est pas une chimère. Il y a chez Kant la prise en considération de la dimension existentielle de la vie du vertueux.
Michèle Cohen-Halimi
Textes lus par Eric Herson-Macarel
- Emmanuel Kant, La religion dans les limites de la seule raison, partie I, chapitre III, "L'être humain est méchant par nature", éditions PUF, 1793
- Emmanuel Kant, Critique de la raison pratique, Partie I, Livre II, "L'antinomie de la raison pratique", 1788
- Emmanuel Kant, Critique de la faculté de juger, Partie II, Appendice 86, 1790
Sons diffusés :
- Extrait du film l'Exorciste de Williame Friedkin, 1973
- Musique Max Romeo, Chase the devil
- Archive de Michel Tournier, 11 février 1981, émission Radioscopie, France Inter
- Archive d'Hannah Arendt, 6 juillet 1974, émission Un certain regard, ORTF
- Musique The Andrews Sisters, Money is the root of all evil
Une émission initialement diffusée le 01/10/2020
Chronique d'Aurélien Bellanger en fin d'émission :
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