Que peut-on transmettre de la Révolution française ?

Le Serment du Jeu de paume, 1791. Musée Carnavalet
Le Serment du Jeu de paume, 1791. Musée Carnavalet ©Getty - Fine Art Images/Heritage Images
Le Serment du Jeu de paume, 1791. Musée Carnavalet ©Getty - Fine Art Images/Heritage Images
Le Serment du Jeu de paume, 1791. Musée Carnavalet ©Getty - Fine Art Images/Heritage Images
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L’éditeur et écrivain Eric Hazan qui publie "Une histoire de la Révolution française" est l'invité des Chemins de la philosophie.

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Un petit quinquennat. Cinq ans. La Révolution Française n’aura duré que cinq ans de 1789 à 1793. Et pourtant, en dépit de sa brièveté, de sa fulgurance, son intensité et sa force d’attraction demeurent. Au théâtre, « La mort de Danton » (1835) de Büchner continue de fasciner, tandis que les films sur la Révolution ou ses préparatifs restent des valeurs sûres. 

Mais il y a problème néanmoins. Pour une fraction importante de la jeunesse, et pas seulement la jeunesse, la Révolution Française est un souvenir d’école. Elle est certes un moment fondateur, mais elle a perdu de son aura. Elle est souvent réduite à des images d’Epinal sans lien entre elles. L’éditeur et écrivain Eric Hazan, a voulu remédier à cette perte et redonner à la Révolution sa force d’attraction dans un livre lumineux au titre modeste: « Une histoire de la Révolution française ». 

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Je pense que cette façon d'évacuer la nécessité de la Révolution c'est le principal argument des historiens qui au fond ont la détestation pour ne pas dire la haine profonde de la Révolution. Quoi de mieux que de montrer que quelque chose qui s'est passé, était inutile, a coûté beaucoup de sang, beaucoup de têtes tombées, beaucoup de désordre, alors qu'on aurait parfaitement pu s'en passer. Pour moi, cette interprétation est entièrement fausse et il y avait dans la France de la fin des années 1780, tout le potentiel qui a rendu la Révolution inévitable. Eric Hazan

C’est en véritable ethnologue de la Révolution, comme il l’avait déjà fait pour Paris, qu’il ressuscite, jour après jour, semaine après semaine, les temps forts de cette singulière épopée, où se mêlent l’enthousiasme le plus débridé, la tragédie, le courage, la traîtrise, le sens de la formule, la nausée de l’échafaud, et pour tout dire, où advient l’imprévisible. C’est ainsi qu’il donne corps à la Révolution, lui restitue ses moments de lenteur et d’accélération, ses hésitations, ses tensions, et ses rebondissements.

Et parvient alors rester fidèle à cette phrase de Walter Benjamin qui disait que « faire œuvre d’historien ne signifie pas savoir comment les choses se sont réellement passées. Cela signifie s’emparer du souvenir, tel qu’il surgit à l’instant du danger ».

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