La montagne magique par Elisabeth de Fontenay, et les conseils de Caroline Broué

Couverture du livre La montagne magique
Couverture du livre La montagne magique - Fayard
Couverture du livre La montagne magique - Fayard
Couverture du livre La montagne magique - Fayard
Publicité

La philosophe Elisabeth de Fontenay nous parle du roman de Thomas Mann, "La Montagne magique". Et partons avec Caroline Broué voir le spectacle "Roméo et Juliette" d'Angelin Preljocaj et le film "Paterson" de Jim Jarmusch.

Avec

Elisabeth de Fontenay est philosophe, elle s’interroge depuis longtemps sur les rapports entre les hommes et les animaux dans l’histoire, et on peut lire ses réflexions au fil de ses ouvrages, Le Silence des bêtes, Sans offenser le genre humain ou Traduire le parler des bêtes. Mais c’est du chef d’œuvre de Thomas Mann qu’elle a choisi de parler, La Montagne magique.

Les conseils de Caroline Broué

  • Roméo et Juliette, premier grand ballet d’Angelin Preljocaj dont on connaît la prédilection pour les contes et les grandes œuvres de la littérature. Imaginez un décor du dessinateur Enki Bilal, en l’occurrence un univers concentrationnaire avec défilés de miliciens et chiens de garde. Angelin Preljocaj propose une relecture du drame shakespearien et met en place ce qui sera ensuite sa signature : une écriture chorégraphique au cordeau où les ensembles parfaitement synchronisés alternent avec des duos d’une force et d’une sensualité exceptionnelles. Roméo est un jeune homme fougueux qui vit sous les ponts, Juliette la fille d’un dictateur. Elle est prisonnière de son milieu, lui est libre comme l’air et aussi léger que la gangue de Juliette est lourde. Preljocaj n’est jamais aussi fort que dans l’expression physique d’un sentiment, d’une émotion, d’un élan. L’amour d’un côté (les corps entremêlés de Roméo/Baptiste Coissieu et Juliette/Yurié Tsugawa, extraordinaires tous les deux, les jambes, les bras, les cous qui s’entortillent dans un duo d’amour puis de mort inoubliable). La violence de l’autre (scènes de combat athlétiques, bouleversante danse du meurtre de Mercutio par un Tybalt sadique et ses soldats fanatisés. C’est fou comme on dit tout avec le corps, pas besoin de mots au fond, l’enfance, le jeu, l’ardeur, le désir, l’affrontement, la jalousie, la vengeance, la provocation, l’insolence, la passion. Tout est dans la narration chorégraphique, et là, Angelin Preljocaj était particulièrement inspiré. Le spectacle est jusqu’à ce soir au Théâtre de Chaillot à Paris puis part en tournée en début d’année prochaine : à Lyon du 25 au 29 janvier, à Albi 10-11 mars, à Meaux le 18 mars, à Blagnac du 23 au 26 mars, à Fréjus les 12-13 mai et à Rennes du 16 au 24 mai. Pour les autres il reste le DVD (Arthaus), d’époque, certes donc les danseurs d’aujourd'hui n’étaient pas nés mais puisqu’on vous dit que le spectacle n’a pas pris une ride...
  • Une série de films sortis cette année, source d’émotions de tous ordres : La Tortue rouge (qui vient de sortir en DVD), Tony Erdmann (tellement drôle), Aquarius (immense personnage de femme, très grand drame intime et politique), Divines (une force de vie et des larmes de colère à la fin), Manchester by the Sea (une pure merveille, un immense personnage d’homme, Casey Afleck au sommet) et le dernier qui est sorti mercredi sur les écrans, Patterson de Jim Jarmush. Patterson comme une ode à la vie, un bijou poétique qui invite à trouver en chaque jour qui passe et en chaque moment le petit bonheur quotidien. Un film qui fait rire et pleurer et qui pourrait se poursuivre en écoutant « Perfect Day », la chanson culte de Lou Reed, fondateur en 1965 avec John Cale du Velvet Underground et mort il y a trois ans, qui se verra décerner avec la chanteuse soul Nina Simone et la légende du funk Sly Stone un Grammy d’honneur pour l'ensemble de leur carrière le 12 février 2017. Un coffret de 17 CD de Lou Reed est sorti en octobre, The RCA & Arista Album Collection (Sony Music).

L'équipe