Wilson Simonal, Onisuáquimalipanse et Tigana Santana

Tigana Santana au Musée du Quai Branly
Tigana Santana au Musée du Quai Branly
Tigana Santana au Musée du Quai Branly
Tigana Santana au Musée du Quai Branly
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Ce vendredi a été marqué par le coup d’envoi d’un événement qui chaque année brave les éléments pour transformer les rues de Rio en véritable feu d’artifice : le carnaval. Réveillons-nous donc en musiques brésiliennes...

  • Pais Tropical, interprété par Wilson Simonal

Le carnaval, l’occasion pour les Brésiliens de mettre la crise du pays entre parenthèses afin de faire la fête et pour tous, y compris nous, de découvrir ou de redécouvrir des perles de la musique, comme ce « Pais tropical » que chante Wilson Simonal, à écouter d’urgence surtout les jours de blues sur l’extraordinaire coffret de 4 CD sorti en juillet dernier, « L’Anthologie de la musique brésilienne ». Une anthologie non exhaustive cela va sans dire, ce ne serait pas 80 titres et 5 heures de musique mais une journée entière si les producteurs avaient voulu tout mettre, il n’empêche qu’on a là, en musique, une traversée des époques et des esthétiques depuis les racines jusqu’au Nordeste en passant par le Brésil moderne et ses liens avec les Etats-Unis. C’est l’ancienne journaliste du Monde Véronique Mortaigne, férue du pays, qui a conçu ce voyage. Pour elle, le mélange des styles et des époques permet d’obtenir une image sonore impressionniste du Brésil contemporain...

  • Onisuáquimalipanse

Carnaval oblige, entre demain et mardi matin, les douze écoles de samba du Grupo Especial du carnaval lanceront leurs chars à l’assaut du Sambodrome pour tenter de remporter le grand titre de champion... parmi ces écoles d’élite, celle de Sao Clemente, qui défilera lundi soir, et qui a choisi de restituer le faste du Grand Siècle français sur cette composition collective intitulée Onisuáquimalipanse, comme le dit le proverbe britannique. Sauf en l’occurrence, cette chanson est un clin d’oeil aux affaires de corruption qui minent le pays à travers la figure de Nicolas Fouquet, le surintendant des finances de Louis XIV, accusé en son temps d’avoir détourné des fortunes, et qui fut arrêté sur ordre du Roi avant de croupir en prison. Quand on vous disait qu’on quitterait la politique mais temporairement.

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  • Tigana Santana

Lui aussi est natif du Brésil, et il se produira demain en concert au musée du quai Branly à Paris : le chanteur et guitariste Tigana Santana. Né à Salvador de Bahia (la plus africaine des villes brésiliennes), Tigana Santana chante un folk afro-brésilien très doux et spirituel. Ses créations comme en apesanteur sont mystérieuses, imprégnées de candomblé et de culture bantoue. Il est le premier compositeur brésilien à utiliser plusieurs langues africaines dans ses chansons, qui mêlent les traditions musicales du continent et celles de sa terre natale.

Son troisième album, Tempo et Magma est sorti en 2015 sur le label Ajaby, et ses 14 morceaux sont tous portés par sa voix délicate et suspendue, sauf quand il chante avec Céu comme dans la très belle reprise en duo a capella du classique chant religieux afro-américain "There Is a Balm in Gilead".

Extraits diffusés : "A Dor et Você" et "There is a balm in Gilead"

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