Épisode 2/9 : Animisme et totémisme chez les Bororos du Brésil Central - Partie 1

Comment le village est-il organisé et que révèlent les réglementations de la chasse et les caractéristiques des chamanes bopés et aroés ? Que se passe-t-il si on laisse partir un gibier blessé ?  

Philippe Descola, professeur au Collège de France, titulaire de la chaire Anthropologie de la nature, étudie depuis plusieurs années, et notamment depuis son ouvrage maître  Par-delà nature et culture  (Gallimard, 2005) 

« les manières de répartir continuités et discontinuités entre l'homme et son environnement », les rapports entre humains et non humains, « à partir de traits communs qui se répondent d'un continent à l’autre ». 

Philippe Descola  définit quatre façons d'identifier les « existants »  : 

"le totémisme souligne la continuité matérielle et morale entre humains et non-humains ; l'analogisme, postule entre les éléments du monde un réseau de discontinuités structuré par des relations de correspondances  ; l'animisme, prête aux non-humains l'intériorité des humains, mais les en différencie par le corps ; le naturalisme nous rattache aux non-humains par les continuités matérielles et nous en sépare par l'aptitude culturelle."

Cette année, l’anthropologue, qui a fait sa thèse sous la direction de Claude Lévi-Strauss, propose d’interroger les formes d’hybridation de certains collectifs. Il nous entraîne dans des grandes études de cas. Celle qui se déploie aujourd’hui et demain est consacrée  à l’’animisme et au totémisme chez les Bororos du Brésil Central, quelle forme d’hybridation? 

Et nous gagnons l’amphithéâtre du Collège de France, le 7 février 2018, pour le cours de Philippe Descola.