

Quel mot pour désigner le messager à l’époque paléo-babylonienne ? Quel était le rôle des coureurs ? Comment les lettres étaient-elles acheminées ? demande l’assyriologue Dominique Charpin. Qui utilisait la poste, un « système de relais rudimentaire » pour transporter les lettres ?
- Dominique Charpin Assyriologue, professeur au Collège de France, titulaire de la chaire "Civilisation mésopotamienne"
Dominique Charpin, titulaire de la chaire Civilisation mésopotamienne, nous entraîne dans une grande enquête autour de la correspondance à Mari, à Babylone et dans les royaumes voisins entre 2.000 et 1600 avant notre ère. Dans les cours précédents, il a mis en lumière les processus de rédaction et de relecture des lettres avant envoi, qu’elles soient privées ou administratives.
Après avoir été épigraphiste de terrain en Syrie et en Irak, il travaille depuis 2015 avec la mission américaine qui a repris les fouilles sur le site d'Ur. Il est notamment l'auteur de Hammu-rabi de Babylone (2003) et Lire et écrire à Babylone (2008) ; il est co-éditeur des Archives Royales de Mari corpus qu’il parcourt et met en lumière avec passion.
Nous suivons le parcours des lettres tablettes d’argile en écriture cunéiforme.
Cette écriture porte ce nom « en raison de l'apparence des signes qui résulte de la combinaison de coins (Clous) formés par l'impression d'un calame en roseau sur une tablette d'argile".
Nous avons découvert le grand rôle des scribes face à des élites que l’on suppose bilingues, quand la langue de l’écrit est l’akkadien, à côté des dialectes régionaux. Dominique Charpin indique que
« la plasticité de l'argile permettait une très grande variété de forme selon les époques les genres et le texte ».
Nous avons vu que ces lettres tablettes pouvaient être sous scellées et sous enveloppe.
Aujourd’hui, l’épigraphiste interroge donc les conditions de transports, les figures du simple porteur de message au coureur endurant, l’apparition des premiers cavaliers, le « porteur de bonnes nouvelles », personnage en soi... Fidèle à son approche, au plus près des textes, Dominique Charpin interroge les mots, les pratiques qui jaillissent d’une lettre, d’un témoignage, le nombre de messagers mobilisés ? Quels dangers pouvaient guetter ces messagers et leurs lettres-tablettes ? Pouvaient-ils être arrêtés ? Mais aussi quelle était la fiabilité de ces coureurs, acheminant messages écrits ou oraux ? Comment les marchands qui circulaient librement pouvaient –ils être aussi à l’occasion de discrets porteurs de messages ? En dépit de toutes les précautions, les lettres pouvaient être interceptées et parfois les porteurs de missives devaient rebrousser chemin pour protéger les précieuses informations qu’ils transportaient.
Et nous gagnons l’amphithéâtre du Collège de France, le 14 juin 2017, pour le cours de Dominique Charpin, "Lire et écrire en Mésopotamie à l'époque paléo-babylonienne : la correspondance", aujourd’hui « l’acheminement des lettres »
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ARCHIBAB : base de données internationale qui présente les « Archives babyloniennes des XXe-XVIIIe siècles avant notre ère.
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