Jean-Pierre Brun, Professeur au Collège de France, titulaire de la chaire "Techniques et économies de la Méditerranée antique", nous entraîne dans une vaste fresque sur le temps long dans le cadre de sa série autour de l'olivier et des techniques de production d'huiles d'olive et de pâtes...
- Jean-Pierre Brun Archéologue, Professeur au Collège de France, titulaire de la chaire Techniques et économies de la Méditerranée antique.
Dans la présentation de sa nouvelle série pluri-annuelle pour le Collège de France, l'archéologue rappelle :
"Les olives et l’huile d’olive ont été parmi les principaux produits agricoles de l’Antiquité. Elles ont fait l’objet de productions domestiques ou artisanales, de trafics commerciaux, de prélèvements de tribut et de distributions publiques".
Jean-Pierre Brun a ouvert ce panorama de l'économie de l'huile d'olive par un état passionné des connaissances sur l’histoire naturelle et la culture de l’olivier et la production d’huile. Il propose de "suivre les diverses phases du traitement des olives dont les paramètres botaniques imposent des étapes qui, jusqu’à la technologie moderne, ont peu varié sur la longue durée".
Après avoir consacré sa thèse à l'huile et au vin dans la Méditerranée antique, Jen-PIerre Brun s'est spécialisé dans l'étude des vestiges d'activités économiques grecques et romaines. Il a fouillé de nombreuses installations vinicoles et oléicoles romaines en Provence, mais aussi en Italie et en Grèce. En 1978, il lui a été confiée la direction du Centre archéologique du Var, qu'il a quitté en 2000 pour celle du Centre Jean Bérard (CNRS / École française de Rome) à Naples. Depuis 2012, il est professeur au Collège de France. Dans sa leçon inaugurale, Jean-Pierre Brun expliquait :
« Longtemps négligée, l’archéologie des activités artisanales et manufacturières au sens que lui donne Jean-Paul Morel, a pris durant les vingt dernières années un nouvel essor, tant en proposant des modèles à partir des installations bien conservées comme celles de Délos ou de Pompéi qu’en s’interrogeant sur leur importance relative ».
Dans cette même, " Leçon inaugurale", il notait encore à propos de l’association du vin et de l’huile d’olive:
« Au-delà de l’intérêt historique, l’étude du vin et de l’huile dans l’Antiquité prend, au XXIe siècle, une importance économique particulière. Dans le concert mondial où les pays neufs ont tant d’atouts capitalistes pour produire des vins identiques aux nôtres par leurs cépages et leurs méthodes de vinification, les vins européens n’imposent leur valeur ajoutée que par leur histoire. (…) pour les vins produits sur les terroirs antiques : le vin de Falerne en Italie se proclame l’héritier du grand vin mis à la mode par l’aristocratie romaine. Dans ce contexte, le dégagement et la présentation de restes d’installations vinicoles sont susceptibles de promouvoir une image d’ancrage dans une tradition relayée par les routes du vin, des musées, des expositions. La plus-value des vignobles de l’Ancien Monde réside aussi dans cet imaginaire. La même démarche est suivie pour des producteurs d’huile d’olive en Italie, en Grèce et en France qui affirment leur différence avec leurs concurrents espagnols ou tunisiens par une plus grande exigence de qualité et par une insistance sur l’ancienneté de leur tradition culturale. »
Et c’est bien à cette vaste tradition sur la très longue durée, que Jean-Pierre Brun nous initie, du Néolithique à l’Antiquité et jusqu’à aujourd’hui.
Et nous gagnons l’amphithéâtre du Collège de France, le 17 octobre 2017, pour le cours de Jean-Pierre Brun, "Technique et économie de l'huile d'olive dans la Méditerranée antique ».
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