Épisode 1/10 : De l'olivier sauvage à l'olivier domestique, une histoire naturelle

Qu’est-ce que le concept de "l’homme oint d’huile", "symbole de l’homme civilisé" dans l’Antiquité? Que nous apprend la génétique des oliviers, de leurs hybridations?  

Jean-Pierre Brun, Professeur au Collège de France, titulaire de la chaire "Techniques et économies de la Méditerranée antique", nous entraîne dans une vaste fresque sur le temps long dans le cadre de sa série sur deux années intitulée, "Technique et économie de l'huile d'olive dans la Méditerranée antique". 

C’est une culture ancestrale, familiale, célébrée par les auteurs mésopoptamiens, les romanciers égyptiens, les écrivains grecs et romains en tête. Nous entendrons l’éloge de l’olivier par Sophocle, quelques considérations sur la repousse par Pline, pour ne donner que deux exemples illustres parmi les nombreuses et riches citations qui émaillent cette série… C’est une recherche très vivante et dynamique qui nous est présentée, des dernières fouilles à la génétique. Notre archéologue introduit avec passion les références des articles les plus stimulants sur ce vaste sujet. Et de passion, il est souvent question : celle de nos lointains ancêtres pour un arbre, un fruit, un savoir-faire si bénéfiques à l’homme, aux familles et aux pays sur le temps long, mais c'est aussi la passion de Jean-Pierre Brun pour l’archéologie et l’histoire de l’huile d’olive. 

Dans ce cours d’ouverture, il explique son attachement à ce sujet qui date de ses bravaux de thèse et de ses premières fouilles dans la région du Var. Dans sa leçon inaugurale, donnée au Collège de France, en 2012, Jean-Pierre Brun annonçait : 

« L’archéologie du vin, de l’huile, des céréales produites pour le marché nous occupera souvent. Nous tenterons de préciser les fluctuations de ces productions dans tout le Bassin méditerranéen comme cela a été réalisé récemment pour la Gaule. Ces fluctuations traduisent non seulement la variation de la demande en termes de démographie et de besoins culturels, mais elles reflètent aussi la politique des États, notamment de l’Empire romain. Ce dernier a accentué la spécialisation de certaines provinces, telles que la Sicile et l’Égypte pour le blé, l’Espagne et l’Afrique pour l’huile, la Gaule pour le vin, afin d’organiser et de rationnaliser l’approvisionnement des armées et des grands centres urbains. Des régions comme la vallée du Baetis ou le Sahel tunisien n’avaient pas une vocation a priori pour l’oléiculture ; ce sont les exigences du pouvoir politique qui ont façonné leur économie, qui structurent encore le paysage et dont témoignent les imposants vestiges d’huileries antiques. » 

C’est aussi cette vaste géographie que nous retrouvons ce matin.  

Et nous gagnons l’amphithéâtre du Collège de France, le 17 octobre 2017, pour le cours  de Jean-Pierre Brun, "Technique et économie de l'huile d'olive dans la Méditerranée antique ». Aujourd’hui, "De l'olivier sauvage à l'olivier domestique, une histoire naturelle"

Pour prolonger :

• Jean-Pierre présente au Collège de France différents documents (photographies, reproductions d'oeuvres, cartes, schémas... repris dans un fichier synthèse) autour de l'olivier, de l'oléiculture et de la recherche archéologique autour de l'huile d'olive.
• Musée National du Bardo en Tunisie, 101 pièces maîtresses