

Quelle paix des braves, dans le violent XIXe siècle des écrivains et des journalistes, dans la prison de Sainte-Pélagie?, demande Antoine Compagnon. Quel est l’idéal de la cellule, "loin de l’agitation du monde", selon Chateaubriand? Quel asile a pu y trouver un Proudhon, plus longuement emprisonné?
Antoine Compagnon, titulaire de la chaire « Littérature française moderne et contemporaine : Histoire, critique, théorie » achève et tire le bilan de son exploration des tropes de la guerre littéraire de 1819 à 1881.
Depuis le cours précédent, il nous a introduit à partir des mémoires de Sosthène de La Rochefoucauld à cette sorte « d’entente cordiale », de fraternité qui a pu se développer en prison, entre légitimistes et républicains, ces prisonniers particuliers et privilégiés. C’est une page plus pacifique qui s’ouvre où nous retrouverons les figures « ami/ennemi » déjà croisées en amont de cette grande enquête autour du combat littéraire.
Dans le fameux « corridor rouge », l’illustre « pavillon des Princes » de la prison Sainte-Pélagie, où les plus grandes plumes engagées se sont succédé en un temps de grande agitation politique, à côté de Chateaubriand, de Béranger et de Proudhon, c’est, aussi, la figure du préfet Gisquet qui dessine la « loyauté entre adversaires », comme l’analyse Antoine Compagnon.
Notre grand spécialiste de Baudelaire et de Proust, se délecte, -- savoureuses citations à l’appui, à montrer selon la formule de l’ironique Louis-Auguste Martin, que nous découvrons à l’issue de cette grande séquence consacrée à Sainte-Pélagie, comment tirer profit de 6 mois dans « le ciel de Paris » ? Ce sténographe, emprisonné pour son essai Vrais et faux catholiques, livre, depuis sa fenêtre, son Voyage autour de ma prison.
Ainsi s’achève une « recherche en cours », nous rappelle Antoine Compagnon et la page reste ouverte, nous dit-il, pour d’autres explorations de ce long et turbulent XIXe siècle !
Et nous gagnons l’amphithéâtre du Collège de France, le 28 mars 2017, pour le cours d’Antoine Compagnon, « De la littérature comme sport de combat », aujourd’hui « De loyaux adversaires ».
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Antoine Compagnon a notamment publié chez Gallimard, Les Antimodernes en 2015 et chez le même éditeur, il publie prochainement Les Chiffonniers de Paris.
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