

La littérature entretient-elle le duel? Quelle est la part des écrivains, des journalistes et des femmes dans cette confrontation violente au 19e siècle, demande Antoine Compagnon, alors que les différents régimes qui se succèdent n'arrivent pas à endiguer cette violence verbale et physique?
- Antoine Compagnon Professeur au Collège de France depuis 2006, titulaire de la chaire de Littérature française moderne et contemporaine
Une paix entre « loyaux adversaires » est-elle cependant possible ?
Antoine Compagnon, titulaire de la chaire « Littérature française moderne et contemporaine » achève ses réflexions sur le duel au temps de Balzac et de Proust dans le cadre de sa grande exploration des tropes de la « guerre littéraire » pour sa série intitulée, « De la littérature comme sport de combat ». Il s’attache en particulier à l’éclairante analyse du duel chez les écrivains de Gabriel Tarde publiée en 1892, Études pénales et sociales, juste après l’Annuaire du duel par Ferréus (1980).
Dans ce turbulent XIXe siècle, il nous présente aujourd’hui le procès du duel où s’illustre le couple du "littérateur" et de l’actrice, toujours « enveloppée dans son voile de cachemire ». Ainsi passe la célèbre Lola Montès…
Dans ce siècle viril et macho, Antoine compagnon esquisse aussi quelques figures d'escrimeuses, de "guerrières" et ce n'est pas sans lien, nous le verrons, avec les combats féministes du temps– et Séverine, la journaliste libertaire, en fera les frais.
Après avoir montré les difficultés des femmes à conquérir une place dans la guerre littéraire que se livrent auteurs et journalistes, Antoine Compagnon propose d’explorer deux ultimes figures, moins belliqueuses, regroupées sous les vocables de « paix des braves », des « loyaux adversaires », selon une formule empruntée au poète René Char.
Cette nouvelle enquête nous conduit au sein de la célèbre prison Sainte Pélagie : légitimistes et républicains se trouvent réunis et pratiquent une sorte d’entente cordiale et un « loisir carcéral » proche de Lucrèce et de son "retrait", loin de l’agitation du monde. Avant le témoignage de Chateaubriand sur les attraits de sa cellule, que nous découvrirons en particulier dans le cours suivant, Antoine Compagnon nous livre aujourd’hui quelques extraits bien choisis des Mémoires de Sosthène de La Rochefoucauld.
Et nous gagnons l’amphithéâtre du Collège de France, le 21 mars 2017, pour le cours d’Antoine Compagnon, « De la littérature comme sport de combat », aujourd’hui « Duels, guerrières et illustres prisonniers »
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