Épisode 9 : La fin du commencement : épisode 9 du podcast LES CRISES D’ORIENT, L'HÉGÉMONIE BRITANNIQUE 1926-1956 (16 ÉPISODES)

Marins britanniques et soldats américains sur la plage près d'Alger, en novembre 1942.
Marins britanniques et soldats américains sur la plage près d'Alger, en novembre 1942. - Imperial War Museums collections (domaine public)
Marins britanniques et soldats américains sur la plage près d'Alger, en novembre 1942. - Imperial War Museums collections (domaine public)
Marins britanniques et soldats américains sur la plage près d'Alger, en novembre 1942. - Imperial War Museums collections (domaine public)
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Comment Churchill a-t-il persuadé les Américains de consacrer leur effort de guerre en Afrique du Nord française et qu’il était trop prématuré de faire un débarquement dans l’Europe occupée par les puissances de l’Axe ? S’interroge l’historien Henry Laurens.

Avec
  • Henry Laurens Professeur au Collège de France, titulaire de la chaire d'Histoire contemporaine du monde arabe.

Nouvelle diffusion du 31/01/2019

Professeur au Collège de France, titulaire de la chaire "Histoire contemporaine du monde arabe", Henry Laurens interroge au travers d’un grand récit-analyse « l’hégémonie britannique de 1926 à 1956 » dans le cadre de sa série pluri-annuelle consacrée aux crises d’Orient. Nous voici en pleine Seconde Guerre mondiale, en 1942 alors que l’Afrika Korps de Rommel met en péril les positions britanniques. Le sort de la « bataille du désert » semble alors incertain.

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A la fin du cours précédent, Henry Laurens a ouvert la question du nationalisme arabe dans la guerre. Il a rappelé la poursuite du « jeu triangulaire » en Egypte entre le roi, les Britanniques et le gouvernement wafdiste dirigé par la figure de Nahhas pacha. L’historien a également rappelé les tensions entre Français et Britanniques au Proche-Orient :  Ainsi, « au Levant, le conflit est permanent » entre le général Catroux, proche de de Gaulle et le général britannique Spears. 

Si « Les Français libres disposent de peu de moyens », « l’infrastructure administrative est néanmoins progressivement reconstituée ». 

Cela posé, Henry Laurens avait souligné l’action de Spears cherchant à « établir une influence britannique dans un Levant indépendant », tandis que « les responsables français voient partout l’action occulte d’agents de l’Intelligence Service, paranoïa complotiste qui date de la fin de la Première Guerre mondiale », avait rappelé l’historien. 

« Catroux finasse avec les Britanniques, note l’historien, tout en étant persuadé que l’indépendance de la Syrie et du Liban est inévitable, mais de Gaulle, qui se considère comme le gérant des intérêts nationaux (…), refuse jusqu’au dernier moment chaque concession. » 

Enfin notait encore l’historien : 

« Les classes politiques syrienne et libanaise ont parfaitement compris ces oppositions et sont prêtes à en jouer pour faire avancer leurs propres buts. »

Nous voici au tournant des années 1942-43. Comment les Britanniques ont-ils réussi une efficace réorganisation de l’économie au Proche-Orient pendant le Second conflit mondial et comment les Américains ont-ils fait la démonstration de leur énorme puissance et de leur logistique formidable ? Qu’est-ce que la question controversée des nationalistes arabes radicaux en Allemagne nazie ? 

Comment la guerre contre les juifs devient pour Hitler le point central ? Qu’est-ce que la fin du commencement, de la panique en Egypte de 1942 au débarquement des Alliés en Afrique du Nord, le 8 novembre 1942 et à ce qu’on a appelé « Tunisgrad » en 1943, en référence à la bataille de Stalingrad ? Comment Ben Gourion tente-t-il de mobiliser le judaïsme américain et dans quel contexte ? 

Nous gagnons le Collège de France le 12 décembre 2018.

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