L'Ekišnugal, sanctuaire du dieu Nanna/Sin : épisode 4/10 du podcast La ville d'Ur à l'époque paléo-babylonienne

Représentation du croissant de lune symbolisant Nanna/Sîn (entre le soleil symbolisant Shamash et l'étoile symbolisant Ishtar) sur le kudurru de Meli-Shipak (1186–1172 av. J.-C.), Musée du Louvre.
Représentation du croissant de lune symbolisant Nanna/Sîn (entre le soleil symbolisant Shamash et l'étoile symbolisant Ishtar) sur le kudurru de Meli-Shipak (1186–1172 av. J.-C.), Musée du Louvre. - Jastrow (Wikipedia)
Représentation du croissant de lune symbolisant Nanna/Sîn (entre le soleil symbolisant Shamash et l'étoile symbolisant Ishtar) sur le kudurru de Meli-Shipak (1186–1172 av. J.-C.), Musée du Louvre. - Jastrow (Wikipedia)
Représentation du croissant de lune symbolisant Nanna/Sîn (entre le soleil symbolisant Shamash et l'étoile symbolisant Ishtar) sur le kudurru de Meli-Shipak (1186–1172 av. J.-C.), Musée du Louvre. - Jastrow (Wikipedia)
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Qui était le dieu-Lune Nanna, en sumérien et Sin en akkadien et quel est son lien avec la ville d’Ur ? Que pouvons-nous savoir du sanctuaire principal consacré à Nanna dans la ville d’Ur ? Quelle était la relation des rois avec ce sanctuaire?

Avec
  • Dominique Charpin Assyriologue, professeur au Collège de France, titulaire de la chaire "Civilisation mésopotamienne"

Quelle en est la topographie et quel  était le culte de Nanna-Sin ? S’interroge l’assyriologue Dominique Charpin.  Qu’est-ce qu’un téménos

 La tour à étage (ziggourat) d'Ur
La tour à étage (ziggourat) d'Ur
- Dominique Charpin / Collège de France

L’épigraphiste Dominique Charpin, qui a une formation d’archéologie et de philologie, titulaire de la chaire « Civilisation mésopotamienne », nous entraine à la redécouverte de « La ville d'Ur à l'époque paléo-babylonienne », dans le cadre de sa série, entre recherches de terrain et analyse de textes. 

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Dans son livre, La vie méconnue des temples mésopotamiens, publié en 2017, Dominique Charpin rappelle :

L’assyriologie, discipline créée au milieu du XIXème siècle lorsque la civilisation mésopotamienne fut redécouverte, s’intéresse avant tout aux textes notés dans l’écriture cunéiforme. Attestés sur trois millénaires, des environs de 3200 av. J.-C. jusque vers 70 de notre ère, ils ont été retrouvés sur une aire géographique considérable : de l’Iran à l’Egypte, de la Turquie à Bahreïn, dans tout le Levant, mais surtout dans les territoires actuels de l’Irak et de la Syrie. Ces textes relèvent de genre très variés : inscriptions commémoratives, textes littéraires et scolaires, documents d’archives. Les principales langues notées au moyen de l’écriture cunéiforme furent d’abord le sumérien, qui n’a pas de parent reconnu, puis l’akkadien, qui appartient à la famille des langues sémitiques et se divisa vers 2000 av. J.-C. en babylonien (centre et sud de l’Irak actuel) et assyrien (dans le nord). Ces écrits documentent non seulement les grands organismes qu’étaient les palais et les temples, mais aussi les particuliers, grâce aux archives familiales retrouvées dans les quartiers d’habitation. 

Aujourd’hui Dominique Charpin met en valeur le sanctuaire de l’Ekišnugal. A côté du culte du dieu-Lune, nous découvrons la vie du temple, les cuisines, entre monde profane et monde religieux. Il s’attache à la vie économique de ce sanctuaire, grâce aux archives du Ganunmah (troupeaux, greniers, redevances, etc. que nous découvrirons en particulier dans le cours suivant). 

Alors quel était le culte ordinaire rendu à Nanna dans la cité antique et puissante d’Ur ?

Perle en agate vouée au dieu-lune Nanna/Sîn par le roi Ibbi-Sîn de la troisième dynastie d'Ur (v. 2010 av. J.-C.). Musée du Louvre.
Perle en agate vouée au dieu-lune Nanna/Sîn par le roi Ibbi-Sîn de la troisième dynastie d'Ur (v. 2010 av. J.-C.). Musée du Louvre.
- source Wikipedia

Nous gagnons l’amphithéâtre du Collège de France, le 16 mai 2018,  pour le cours de Dominique Charpin, intitulé La ville d'Ur à l'époque paléo-babylonienne, aujourd’hui " L'Ekišnugal, sanctuaire du dieu Nanna/Sin

Compte de poissons découvert dans la maison du général Abisum. Daté de l'an 5 de Samsu-iluna (1745 av. J.-C.), il mentionne des poissons pour le « repas du roi »
Compte de poissons découvert dans la maison du général Abisum. Daté de l'an 5 de Samsu-iluna (1745 av. J.-C.), il mentionne des poissons pour le « repas du roi »
- Dominique Charpin/Collège de France

Pour prolonger :

Les B-52's ont enregistré, en 1982, un titre qui évoque la Mésopotamie ancienne, une rencontre dans les temps les plus reculés, les ruines... C'est notre générique pour le cours d'aujourd'hui.

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