L’espace syrien, entre ordres urbain, rural et tribal : épisode 5/3 du podcast Culture politique arabe

En construction, un quartier de Slinfah, petite ville du Nord-Ouest de la Syrie, autrefois peuplée de nomades
En construction, un quartier de Slinfah, petite ville du Nord-Ouest de la Syrie, autrefois peuplée de nomades  -  Bertramz / Wikimedia Commons
En construction, un quartier de Slinfah, petite ville du Nord-Ouest de la Syrie, autrefois peuplée de nomades - Bertramz / Wikimedia Commons
En construction, un quartier de Slinfah, petite ville du Nord-Ouest de la Syrie, autrefois peuplée de nomades - Bertramz / Wikimedia Commons
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Quelles sont les relations entre le monde des villes, celui des campagnes et celui des nomades dans l’espace syrien, de la fin du XVIIIe siècle à la Syrie contemporaine des Assad ? S'interroge l'historien Matthieu Rey.

Avec
  • Matthieu Rey Chercheur, agrégé d'Histoire

Rediffusion du 13 novembre 2018

Comment l’ordre urbain s’est-il construit au détriment des périphéries et comment l’ordre tribal a-t-il été repoussé ? 

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Comment la question druze s’est-elle crée ? Comment un groupe, que l’on peut identifier par une confession, se construit-il autour d’un combat et d’un traumatisme communs, né du fait qu’on ne peut pas croire le centre politique, si l’on est toujours sujet à une trahison ?

Nous poursuivons notre interrogation de l’espace syrien sur le temps long, dans le cadre du séminaire sur la Culture politique arabe, dirigé en 2017 par Henry Laurens, chaire, Histoire contemporaine du monde arabe.

Après Jean-Pierre Filiu, hier, sur le "Miroir de Damas" de Saint-Paul au Général de Gaulle, l’historien Matthieu Rey, Chargé de recherche au CNRS et chercheur associé au Collège de France, nous plonge à son tour dans une vaste fresque qui va du long XIXe siècle à aujourd’hui.

Christophe Ayad qui présentait au journal Le Monde les enjeux du dernier livre de Matthieu Rey_, Histoire de la Syrie, XIXe-XXIe siècle_, publié chez Fayard en 2018 rappelait :

C'est à la fin du XVIIIe siècle que se met en place le paysage qui perdure quasiment jusqu'à aujourd'hui et structure l'espace syrien. Le pays est encore loin d'être constitué en tant que tel et ses frontières ne sont pas définies au sein de l'Empire ottoman ; il se réduit à une somme de terroirs qui gravitent autour des principaux centres urbains liés entre eux. D'ailleurs, la 'crise révolutionnaire' de 2011 a montré la persistance de ces terroirs. 

Matthieu Rey, quant à lui, revenait le 12 septembre 2018 dans un article publié dans Le Monde, sur un sursaut populaire significatif :

Par sentiment de défi, mais aussi pour rappeler ce pourquoi la Syrie saigne depuis 2011, ils sont descendus par milliers à (Saracieb), à Idlib ou à Maarat Al-Nouman. Les premières villes de cette vaste zone à s'être libérées en 2012 sont redevenues, le temps du vendredi 31 août, les places révolutionnaires appelant à la chute du régime (...)

Matthieu Rey, qui a soutenu une thèse d’histoire comparée, sur la Syrie et l’Irak après l’indépendance, et résidé à Damas entre 2009 et 2013, interroge aujourd’hui dans la perspective de ses travaux les plus récents, la genèse de l’ordre urbain face à ses périphéries en mal de reconnaissance et de représentation. 

Tout de suite, nous gagnons l’amphithéâtre du Collège de France, le 22 novembre 2017.