Que nous apprennent les empreintes de pas des Hominines ? Comment se déplaçaient les australopithèques, puis homo erectus ? Quand avons-nous perdu nos poils? Demande le paléo-anthropologue, Jean-Jacques Hublin.
- Jean-Jacques Hublin Paléoanthropologue, professeur au Max Planck Institute for Evolutionary Anthropology de Leipzig, titulaire de la chaire Paléoanthropologie au Collège de France.
Rediffusion du 18/12/2017
Quelle est la Singularité du système de thermorégulation des hominines? Comment nos corps s’adaptent-ils à la chaleur?
Chercheur au CNRS, auteur de nombreux travaux sur l’évolution des néandertaliens et sur les origines africaines des hommes modernes, il a créé et dirige depuis 2004 le département d'évolution humaine à l 'Institut Max-Planck d'anthropologie évolutionnaire de Leipzig en Allemagne. Depuis 2014, il est professeur invité au Collège de France sur la chaire internationale de Paléo-anthropologie. Ce chercheur passionné, qui s’appuie sur toutes les ressources de l’approche interdisciplinaire et high tech, interroge « les stratégies des espèces animales pour extraire de l’énergie et l’allouer à différentes grandes fonctions (grandir, se reproduire, se réparer) et à différents organes (le cerveau, le tube digestif) » dans le cadre de sa nouvelle série de cours intitulée, « Traits de vie et contraintes énergétiques au cours de l’évolution humaine ».
Après avoir questionné le coût énergétique de notre grand cerveau, à l’origine de nombreux avantages pour l’homme, le paléo-anthropologue interroge, depuis le cours précédent, les origines et le coût énergétique de la bipédie. Avec l’apparition de la course, s’ajoute l’enjeu et le modèle original de la thermorégulation chez les hominines. Le long chemin de l’évolution humaine s’avère complexe à l’intersection de nombreuses interactions. Dans un article donné au Figaro en 2012, Jean-Jacques Hublin en livrait les enjeux et je le cite longuement :
« L’Humanité contemple aujourd’hui avec inquiétude les changements de l’environnement et du climat. La notion d’évolution a fini par s’imposer au cœur de la pensée moderne. Plus lente et plus profonde que l’évolution culturelle, l’évolution biologique modifie les organismes eux-mêmes. Sous la pression de la sélection naturelle, la reproduction des mieux adaptés est favorisée et le génome de l’espèce s’en trouve modifiée. Ces deux aspects, culturel et biologique, de l’évolution humaine sont en apparence très différents. En réalité, ils ne peuvent être dissociés. Depuis des centaines de milliers d’années, on observe chez l’homme une interaction constante entre l’apparition des comportements acquis, inventés et des changements biologiques, qui parfois en résultent, parfois en sont la condition. Les progrès de la paléo-Anthropologie et de la génétique nous dévoilent chaque jour un peu plus de cette mécanique extraordinaire. Les hommes du passé se sont adaptés à l’exploitation d’environnements nouveaux, par toujours plus d’innovations techniques et de complexité sociale. C’est en particulier vrai pour notre propre espèce. Au final, il y a 50.000 ans, quelques groupes d’Homo sapiens ont quitté leur zone d’origine en Afrique, pour coloniser l’Eurasie, l’Australie et les Amériques. »
Dans ces conditions, quelle a été l’origine de la bipédie et quel rôle a-t-elle joué?
Et nous gagnons le Collège de France, les 14 et 21 novembre 2017 pour le cours de Jean-Jacques Hublin, « Traits de vie et contraintes énergétiques au cours de l’évolution humaine », aujourd’hui « de la course d’endurance à la thermorégulation »
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