La lumière comme expérience et émotion chez les peintres : épisode • 4/7 du podcast Lumière, lumières

UNION SQUARE I – NYC. Gravure sur bois en couleurs sur papier japon (2014) / Vénus montrant ses armes à Énée, huile sur toile vers 1633-1635
UNION SQUARE I – NYC. Gravure sur bois en couleurs sur papier japon (2014) / Vénus montrant ses armes à Énée, huile sur toile vers 1633-1635 - Pascale Hémery / Nicolas Poussin (MCAH - University of Columbia)
UNION SQUARE I – NYC. Gravure sur bois en couleurs sur papier japon (2014) / Vénus montrant ses armes à Énée, huile sur toile vers 1633-1635 - Pascale Hémery / Nicolas Poussin (MCAH - University of Columbia)
UNION SQUARE I – NYC. Gravure sur bois en couleurs sur papier japon (2014) / Vénus montrant ses armes à Énée, huile sur toile vers 1633-1635 - Pascale Hémery / Nicolas Poussin (MCAH - University of Columbia)
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Comment la lumière artificielle d’un immeuble en verre a pu conduire la peintre, Pascale Hémery, à inventer un "langage abstrait où les formes ressemblent à des hiéroglyphes" ? Comment le sujet de la lumière dans la nature a pu guider autant les physiciens que les artistes du XVIIe siècle ?

Avec
  • Philippe Walter Chimiste spécialisé dans l'étude des matériaux du patrimoine culturel, directeur de recherche CNRS
  • Pascale Hemery Artiste peintre et graveur

Pour son colloque de rentrée en 2015, année internationale de la Lumière, le Collège de France a invité ses professeurs, des chercheurs et des artistes à réfléchir à la fois sur la lumière comme phénomène et sur les Lumières comme courant idéologique, culturel et artistique.

La peintre Pascale Hémery, vit et travaille entre Paris et la Bourgogne. Elle se consacre au dessin à la peinture et développe un travail important en gravure, sur bois particulièrement. Ses œuvres font partie de collections publiques, telles que le musée Carnavalet, la BNF, les musées des Beaux-Arts de Nevers, Belfort, le Musée du dessin et de l'estampe originale de Gravelines ainsi que de nombreuses collections privées en France et à l'étranger. Elle se définit ainsi :

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« En tant qu’artiste d’aujourd’hui, je ne cherche pas à définir ni à théoriser la lumière, j’expérimente la matière et toute mon énergie créatrice est mobilisée dans le regard. »

Elle ajoute :

« Les couleurs en s’adressant directement à nos sens disent à la fois moins et plus que les mots, elles exercent une intensité sur l’œil et provoquent de fortes émotions »

Pour l'artiste :

« À l’image d’une ville, la création artistique est un chantier perpétuel, elle se renouvelle, se défait et se recompose selon un lent travail d’assemblages et de repentirs. La ville provoque en moi, une forte excitation par la multiplicité de ses formes, de ses métamorphoses, de son énergie vitale sans limite. »

Philippe Garnier écrit à propos de Pascale Hémery, dans le catalogue de l'Exposition « Les Cahiers dessinées », qu’elle donne à voir :

« l'envers des grandes villes ». « Au fusain et parfois à la craie, elle parvient à faire vivre et respirer la surface d'un pan d'immeuble, elle fait vibrer le faisceau métallique d'une voie ferrée, elle restitue aux mastodontes urbains une part de douceur et de fragilité. Elle donne à ces dédales de ciment et de pierre la sensibilité d'un corps endormi. »

Mêlant l’étude documentaire de l’histoire de l’art aux recherches physico-chimiques, Philippe Walter, chercheur au Laboratoire d’archéologie moléculaire et structurale, UPMC, dépendant du CNRS, nous entraîne sur les traces des peintres de la période qu’il qualifie de « prénewtonienne », période qui va de 1450 à 1650.

Philippe Walter rappelle que :

« Avant les travaux de Newton, les peintres ignoraient certaines propriétés de la lumière, ce qui ne les empêchait pas d’avoir développé un savoir-faire étonnant. »

Pour l’œuvre de Nicolas Poussin :

« les données obtenues sur la nature des pigments soulignent à quel point l’artiste a réalisé chacune de ses œuvres selon une unité d’ensemble avec une précision remarquable qui l’a conduit à devenir un théoricien de la couleur et des pratiques picturales ».

Portrait de l'artiste (1650) Musée du Louvre salle 14 / L’Orage, huile sur toile (vers 1651) Oeuvre du Musée des Beaux-Arts de Rouen
Portrait de l'artiste (1650) Musée du Louvre salle 14 / L’Orage, huile sur toile (vers 1651) Oeuvre du Musée des Beaux-Arts de Rouen
- Nicolas Poussin

« La démarche de Nicolas Poussin n’a certainement pas été très éloignée de celle qui a conduit Isaac Newton à se procurer un prisme et à décomposer la lumière blanche : une démarche qui associe observation et expérience, puis raisonnement »

Et nous gagnons l’amphithéâtre du Collège de France pour la séquence consacrée à la question de « La lumière comme expérience et émotion chez les peintres », avec en première partie la peintre Pascale Hémery : « Métaphores de la lumière, La lumière : une vibration dans le regard du peintre » le 16 octobre 2015, puis en seconde partie, Philippe Walter : *« La lumière dans le tableau », le 16 octobre 2015.   *

Pour Prolonger :

Le site de Pascale Hémery : http://www.pascale-hemery.com/presentation/

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