Quelle était la locomotion des hominoïdes et quelle est l’origine de la bipédie ? Quand la main n’a-t-elle plus joué de rôle dans les déplacements au sol ou en suspension comme chez les gorilles? Quelles modifications squelettiques et musculaires entraîne la pratique de la course ?
- Jean-Jacques Hublin Paléoanthropologue, professeur au Max Planck Institute for Evolutionary Anthropology de Leipzig, titulaire de la chaire Paléoanthropologie au Collège de France.
Nouvelle diffusion du 9 mars 2021
Quelle est la dépense énergétique de la course chez les hominines et comment est-elle singulière par rapport aux quadrupèdes? Demande le paléo-anthroplogue Jean-Jacques Hublin. Les hommes font-ils preuve de plus d’endurance ?
Fidèle à son approche pluridisciplinaire, à la pointe des innovations techniques, Jean-Jacques Hublin, professeur à l'Institut Max Planck d'Anthropologie Evolutionnaire (à Leipzig), en Allemagne, professeur invité, titulaire de la chaire internationale de paléoanthropologie au Collège de France, poursuit son interrogation du budget énergétique des hominines et questionne dans cette perspective les adaptations à la locomotion verticale, dans le cadre de sa série de cours intitulée, "Traits de vie et contraintes énergétiques au cours de l’évolution humaine". Dans une entretien donné au Monde en 2014, Jean-Jacques Hublin soulignait:
"Au cours des 2 derniers millions d’années, les hommes ont externalisé un certain nombre de fonctions biologiques, c’est-à-dire qu’ils ont économisé de l’énergie en déléguant aux outils et à la technologie des fonctions qui, chez les autres espèces, sont des fonctions biologiques."
Dans une autre interview, cette fois-ci au Point en 2016, le chercheur notait:
"Le cerveau permet de chasser plus efficacement, de fabriquer des armes plus élaborées… Avoir un gros cerveau demande beaucoup d’énergie fournie par l’intestin, mais permet aussi d’extraire plus d’énergie de notre environnement. Et au fil de son évolution l’homme a développé des moyens d’économiser la dépense énergétique pour la ré-allouer au cerveau."
Les changements d’alimentation ont eu des conséquence aussi sur la taille du cerveau, tandis que l’endurance de l’homme dans la course avec un système singulier de thermorégulation lui a ouvert d’autres modes de chasse s’appuyant sur l’épuisement de ses proies. C’est une sorte de cercle vertueux où la locomotion bipède a pu jouer sa partie. Mais avant de découvrir les avantages de l’endurance humaine, que nous apprend la documentation fossile des modes de déplacements des primates et des primates hominoïdes avant les hommes?
Et nous gagnons le Collège de France, le 14 novembre 2017 pour le cours de Jean-Jacques Hublin, "Traits de vie et contraintes énergétiques au cours de l’évolution humaine", aujourd’hui "Le coût de la bipédie"
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