Comment fonctionnaient les services à Pompéi ? Transports, métiers de bouche, boulangeries, avec l’avènement du pain, taverniers des pauvres, que pouvons-nous apprendre de cet artisanat ?
- Jean-Pierre Brun Archéologue, Professeur au Collège de France, titulaire de la chaire Techniques et économies de la Méditerranée antique.
Nouvelle diffusion du 17 février 2017
Jean-Pierre Brun, Professeur au Collège de France, titulaire de la chaire « Techniques et économies de la Méditerranée antique » achève son état des lieux des interrogations et des apports archéologiques autour de l’artisanat et de la vie économique dans la cité campanienne dans le cadre de sa série intitulée, Le développement urbain de Pompéi de la fin du VIIe s. av. J.-C. à 79 apr. J.-C.
Directeur du Centre Jean Bérard à Naples entre 2000-2011 et Responsable de la mission archéologique « Italie du Sud » du Ministère des Affaires Étrangères, il a dirigé les recherches archéologiques dans le cadre du Programme sur l’artisanat en Italie méridionale portant sur des fouilles à Pompéi, Herculanum et Saepinum. Le programme fédérait neuf équipes animées par des chercheurs du CNRS et de l’ École française de Rome travaillant sur la tannerie, la parfumerie, la teinturerie, le textile, la vannerie, la plomberie, la boulangerie, la peinture et la production de salaisons de poisson. Tout corps de métiers qu’il nous présente au cours de cette série consacrée à Pompéi et ses alentours. Comme il l’indiquait dans sa Leçon inaugurale, en 2012, Jean-Pierre Brun souhaite faire « de ce Collège une maison commune des archéologues français, européens, méditerranéens » Et c’est bien cette maison commune qui émerge dans sa série. Il rappelle aussi, en 2012, les derniers apports de sa discipline :
"Les mécanismes complexes du commerce antique ont fait l’objet d’études récentes utilisant les papyrus, les archives des Sulpicii trouvées dans un faubourg de Pompéi et les indices archéologiques que constituent les amphores ou les lingots. Ces synthèses ont refondé notre connaissance mais il reste beaucoup à faire pour connaître les infrastructures : d’abord les ports, les routes et particulièrement les voies romaines…"
"Il ne saurait y avoir croissance de la production sans organisation du commerce, dont le rôle est d’identifier les besoins dans tel ou tel lieu et « d’acheminer ce qui fait défaut ». Par leurs réseaux familiaux, ethniques ou autres, les marchands se tenaient informés des besoins et organisaient les transports, bénéficiant dès l’époque classique, et sur une plus large échelle à l’époque impériale, des infrastructures mises en place par les États et de systèmes de transports publics ouvrant la voie aux échanges privés."
Dans une interview donnée à La Vie des Idée, Jean-Pierre Brun interrogé sur l’archéologie du futur et songeant aux difficultés d’intervenir sur des chantiers, dont les travaux précédents ont pu détruire une partie des vestiges, imagine un système de jachère historique :
"À côté de la fouille nécessaire, parce que l’évolution de notre civilisation le demande (lorsqu’il faut faire passer une route ou construire un immeuble), il faut que nous ayons le courage de mettre en « jachère historique » si j’ose dire, un certain nombre de parcelles qui seront le réservoir d’informations pour les questions que poseront les générations futures à notre histoire."
Et nous gagnons l’amphithéâtre du Collège de France, le 8 novembre 2016, pour le cours de Jean-Pierre Brun, Le développement urbain de Pompéi, aujourd'hui, suite et fin du panorama sur l'artisanat.
Pour prolonger :
L'ensemble des cours et le séminaire autour de cette série sur le site du Collège de France.
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La bibliographie de Jean-Pierre Brun sur le site du Collège de France. Il a notamment publié avec Martine Leguilloux, « Les installations artisanales romaines de SAEPINUM. Tannerie et moulin hydraulique », CNRS Collection du centre Jean Bérard, n°43, (Archéologie de l’artisanat antique, 7). 2014, 182 p ; et avec Xavier Fernandez Parfums antiques. De l’archéologie au chimiste, chez Silvana à Milan.
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