Les villes de l’Atlantique : épisode 12/6 du podcast Les plaques tournantes de l'histoire globale, XVIe-XVIIIe siècles : Carrefours et lieux de rencontre

Plan de la Baye et de la ville de Rio-Janeiro par Coquart, A.. Graveur (1711)
Plan de la Baye et de la ville de Rio-Janeiro par Coquart, A.. Graveur (1711) - Gallica BNF / Coquart, A.. Graveur
Plan de la Baye et de la ville de Rio-Janeiro par Coquart, A.. Graveur (1711) - Gallica BNF / Coquart, A.. Graveur
Plan de la Baye et de la ville de Rio-Janeiro par Coquart, A.. Graveur (1711) - Gallica BNF / Coquart, A.. Graveur
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Le plan de Mexico se résume-t-il à l'approche géométrique ? Quelles sont les clichés des villes de l’Atlantique ? La ville coloniale des Amérique procède-t-elle d’un modèle importé ? Au-delà des stéréotypes, que nous révèlent New York, La Havane et Rio ? Pourquoi passer par Luanda en Angola ?

Avec
  • Sanjay Subrahmanyam Professeur à l'université de Californie à Los Angeles, professeur au Collège de France, Chaire Histoire globale de la première modernité.

Nouvelle diffusion du 24 mars 2017

Sanjay Subrahmanyam, historien polyglotte, qui se partage entre l'université de Californie à Los Angeles et sa chaire d'Histoire globale de la première modernité au Collège de France, où il est professeur invité depuis 2013, achève ce matin un tour du monde des grandes villes à l’époque moderne, à l’intersection de plusieurs cultures, nationalités, langues, religions et modèles politiques. Il nous a ainsi entraîné à La Mecque, il a mis en miroir Lisbonne et Goa, il a suivi sur le long terme les métamorphoses de Constantinople-Istanbul, il a interrogé le modèle de Delhi, avant de questionner celui des villes marchandes du Nord de l’Europe. A la lumière de l’histoire connectée, plus attentive aux rencontres et prônant l’approche trans-frontières (qu’elles soient physiques ou disciplinaires), Sanjay Subrahmanyam interroge le rapport villes-empires et suit le fil de l’approche webérienne de l’histoire des villes, non sans en avoir critiqué les limites pour la revivifier, l’ouvrir sur les terrains délaissés, comme ce matin, du côté des villes de l’Atlantique que l’on dit dominées par le plan géométrique, l’influence culturelle des métropoles… Auraient-elles un "air plus libre" que ne le laisse présager l’historiographie classique ? Seraient-elles plus surprenantes, mois aberrantes finalement ?

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Cette histoire montre aussi comment certaines villes « poussent », comme la complexe cité de Rio, malgré les Portugais, prenant alors une place plus importante que prévue et malgré les contraintes géographiques, quand l’industrie du sucre cède le pas à l’or, aux ressources minières. Cette histoire s’inscrit aussi dans le commerce triangulaire et Sanjay Subrahmanyam l’aborde aussi de manière décentrée, les villes de l’Atlantique, c’est aussi Luanda en Angola - et l’Afrique est reliée, comme l’Europe.

Notre historien qui aime mettre les archives en « conversations » d’un continent à l’autre, au service d’une histoire connectée, rappelle les controverses historiographiques et les avancées récentes. Ces "empires s’influencent mutuellement" nous rappelle-t-il en citant les travaux de son collègue Serge Gruzinski. Patrick Boucheron qui a rejoint le Collège de France l’an dernier et qui définit les enjeux d’une Histoire monde en 2013, rappelle citant l’approche de Sanjay Subrahmanyam et de Serge Gruzinski :

"Avec l'histoire connectée on est toujours dans le local, mais un local globalisé. On prend un point du monde - par exemple Java au XVIe siècle, dans «l'Histoire à parts égales» de Romain Bertrand - pour découvrir des histoires de rencontres, de rendez-vous manqués, de frictions, d'incompréhensions, d'indifférences ou d'hostilités entre les Néerlandais et les Javanais. Ce faisant, l'histoire connectée tente d'accorder «une égale dignité» aux sources européennes et non européennes".

Mais avant de retrouver Mexico, nous voici face au regard décalé de Sanjay Subrahmanyam au Nord de l’Europe à Saint-Petersbourg et il nous explique pourquoi… pour son cours intitulé, « Les plaques tournantes de l'histoire globale, XVIᵉ-XVIIIᵉ siècles : Carrefours et lieux de rencontre, aujourd’hui ; « les villes de l’Atlantique ». Et nous gagnons le Collège de France, le 1er mars 2017.

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