Lumière, conscience et perception : la métaphore optique par Alain de Libéra : épisode • 5/7 du podcast Lumière, lumières

Couverture du Traité d'optique (De Aspectibus ou Opticae Thesaurus: Alhazeni Arabis) écrit par le scientifique arabe Alhazen publié en 1572 par Friedrich Risner / Représentation d' Averroès
Couverture du Traité d'optique (De Aspectibus ou Opticae Thesaurus: Alhazeni Arabis) écrit par le scientifique arabe Alhazen publié en 1572 par Friedrich Risner / Représentation d' Averroès - Ibn al-Haytham / fresque d'Andrea di Bonaiuto Chapelle des Espagnols 1365 / CDF
Couverture du Traité d'optique (De Aspectibus ou Opticae Thesaurus: Alhazeni Arabis) écrit par le scientifique arabe Alhazen publié en 1572 par Friedrich Risner / Représentation d' Averroès - Ibn al-Haytham / fresque d'Andrea di Bonaiuto Chapelle des Espagnols 1365 / CDF
Couverture du Traité d'optique (De Aspectibus ou Opticae Thesaurus: Alhazeni Arabis) écrit par le scientifique arabe Alhazen publié en 1572 par Friedrich Risner / Représentation d' Averroès - Ibn al-Haytham / fresque d'Andrea di Bonaiuto Chapelle des Espagnols 1365 / CDF
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Qu’est-ce que l’optique médiévale et son usage métaphorique ? Quelle est la psychologie de la vision chez Alhazen ? Comment la lumière, ce « 1er don » qui « assure la visibilité du visible », selon les mots d’Alain de Libera, peut-elle être « manifestation » ?

Avec
  • Alain de Libera Professeur au Collège de France et directeur d’études à l’École pratique des hautes études (Ve section : sciences religieuses), spécialiste de l’histoire de la philosophie médiévale.

Comment théorie de la lumière et de la vision, philosophie et l’essor de l’optique se sont-ils articulés au Moyen Âge ? Et qu’est-ce que le « diaphane » par rapport à la théorie aristotélicienne de la manifestation ? Quel fournisseur d’images est l’homme chez Averroès ?

À l’occasion de « L' Année internationale de la lumière et des techniques utilisant la lumière » en 2015, le Collège de France a invité ses professeurs et différentes personnalités issues de divers domaines à réfléchir sur la lumière comme phénomène, comme métaphore et aussi comme courant historique, dans le cadre de son colloque de rentrée, les 15 et 16 octobre, intitulé « Lumière, Lumières ».

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Ce matin, nous retrouvons Alain de Libera, professeur au Collège de France, titulaire de la chaire « Histoire de la philosophie médiévale ». Il analyse ce que supposent « lumière, conscience et perception », quand ces 3 termes sont pris ensemble dans un même schème. Que se passe-t-il quand optique et psychologie croisent leurs lexiques et leurs concepts ? Comment la métaphore optique cède-t-elle à la science ?

Le philosophe note :

« il y a plusieurs métaphysiques de la lumière au Moyen Âge » et que le « discours médiéval sur la lumière n’est pas métaphorique. » La lumière, nous dit-il est le "présentoir du réel", elle "fait voir, elle rend visible, mais elle est aussi littéralement l’étoffe du monde. Telle est la thèse fondamentale de ce qu’on appelle métaphysique de la lumière ».

Il faut souligner le rôle du corpus de textes de Denys l’Aréopagite et « l’entrée du Grand Commentaire d’Averroès sur le De Anima d’Aristote, les traductions du De Anima d’Avicenne et de l’Optique d’Alhazen.

Avec le « soudain afflux de ces textes », fin XIIe et début XIIIe siècle, la « lumière a connu alors, nous dit Alain de Libera, « un véritable âge d’or philosophique ».

Enfin, si la lumière peut être appelée "œil" et l’œil, "lumière" dans certains textes grecs, si l’âme est « un miroir animé », « un réflecteur vivant », n’est-elle pas d’abord source d’un regard ? Alain de Libera rappelle « la capacité que l’homme a en propre de regarder où il veut »

Et nous gagnons l’amphithéâtre du Collège de France pour la matinée du 15 octobre 2015, « Lumière, conscience et perception : la métaphore optique » par Alain de Libera.

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