Malices et vengeances de Sainte-Beuve : épisode 12/13 du podcast De la littérature comme sport de combat (suite)

C-A Sainte-Beuve (1804-1869) photographié par Bertall dans les années 1860.
C-A Sainte-Beuve (1804-1869) photographié par Bertall dans les années 1860.  -  Wikicommons/Bertall
C-A Sainte-Beuve (1804-1869) photographié par Bertall dans les années 1860. - Wikicommons/Bertall
C-A Sainte-Beuve (1804-1869) photographié par Bertall dans les années 1860. - Wikicommons/Bertall
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Que sont les "malices" de Sainte-Beuve? Qui sont ses rivaux? Comment le maître-mot du célèbre critique du XIXe siècle est-il le mot "vengeance"? demande Antoine Compagnon. Comment l’ère du journalisme peut-elle être selon Sainte-Beuve celle de l’art du charlatanisme?

Nous voici sur le dernier "terrain" de la guerre littéraire, celui peint par Sainte-Beuve dans son Cahier Vert et dans son Cahier Brun

Antoine Compagnon, titulaire de la chaire « Littérature française moderne et contemporaine » achève aujourd’hui et demain la série inaugurée en 2017 autour " De la littérature comme sport de combat". Il fallait au moins deux séances, consacrées à Sainte-Beuve, à cette dernière figure de l’écrivain en combattant, celui qui distille ses "poisons", sinon ses "couleuvres" et qui se venge. 

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Pour le critique qui use des "malices" dans ses écrits, les rivaux doivent être "à la hauteur", explique Antoine Compagnon :

« puisqu'il nous faut avoir des ennemis, tâchons qu'ils nous fassent honneur », note Sainte-Beuve

Le critique pourfend les journalistes "charlatans", les écrivains qui ne s’adressent plus à leurs pairs et c’est encore Victor Hugo, comme hier avec Veuillot, qui est poursuivi, qualifié de "baleine", de "vessie" :

"à force d'être charlatan et déclamateur, [il] a fini par croire à ses propres phrases," raille Saint-Beuve.  

Mais le grand duel qui sera présenté demain, oppose un géant des lettres, "au corps d’athlète", Balzac, à l’homme des Lundis…  

Antoine Compagnon analyse la métaphore militaire chez Sainte-Beuve qui met en scène "l’écrivain général" :

« Il y a des généraux, écrit-il, qui ne peuvent assembler et manoeuvrer plus de dix mille hommes, et des écrivains qui ne peuvent manier qu'une ou tout au plus deux idées à la fois. » 

Le cours s’achève sur les redoutables "armes de la vengeance et de la malice"… Là encore, affaire à suivre demain…  

Et nous gagnons l’amphithéâtre du Collège de France, le 27 mars 2018 pour le cours d’Antoine Compagnon, aujourd’hui, "Malices et vengeances de Sainte-Beuve".