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Pourquoi le 2e siècle de notre ère, est-il le temps le plus mélancolique de l’Antiquité ? Demande William Marx. L’écriture chez Plutarque est-elle une "entreprise de sauvetage" pour préserver "ce qui reste des dieux & des rites anciens" et sauver les morts illustres du lointain passé ?
- William Marx Professeur au Collège de France, titulaire de la chaire "littératures comparées". Ecrivain français, essayiste, critique et historien de la littérature.
Cette émission s'inscrit dans la programmation "L'Étrange Noël de France Culture".
De quelle façon paradoxale, un document matériel attestant d’un pillage peut-il devenir précisément le moyen d’une restauration d’un objet disparu et détruit ? S’interroge le philologue, titulaire de la chaire "Littératures comparées", dans sa série intitulée, " A la recherche des œuvres perdues".
Dans le cours précédent, William Marx a expliqué que « le sentiment de la perte est lié à l’émergence d’une esthétique qui valorise le nouveau, l’original ». « La création du concept moderne de littérature, à la charnière du XVIIIe et du XIXe siècle », s’est accompagnée, nous a-t-il dit, « d’une transformation radicale du rapport au temps ». « Avec cette création, c’est l’histoire de la littérature qui devient enfin possible. »
Le chercheur a également noté que « La prise de conscience de la différence historique fut une longue acquisition de la civilisation européenne. (…) on ne peut vouloir retrouver l’Antiquité classique qu’à partir du moment où on éprouve le sentiment de l’avoir perdue, qu’à partir du moment où l’on veut retrouver la culture antique, (…) telle qu’elle était dans l’Antiquité ». William Marx a souligné que les écrivains du Moyen-Age se sentaient « contemporains de Virgile », « familiers des héros antiques », tandis qu’à la Renaissance, c’est le sentiment d’écart avec l’Antiquité classique, le sentiment de perte qui s’est fait jour ».
Notre philologue-historien de la littérature montre comment « avec la disparition du référent coïncide l’émergence de la sphère esthétique, comme un pâle succédané ».
En fin de conférence, il a indiqué que ce sentiment de disparition, de destruction des choses, des personnes, des créations, des civilisations… « provoque une métaphysique de la perte ».
Dès lors, se demande, aujourd’hui, le chercheur, comment « cette métaphysique qui est une métaphysique de la perte des œuvres, peut-elle être fondamentalement liée à la métaphysique de la création ? »
Nous gagnons le Collège de France le 8 février 2022, pour le cours de William Marx, aujourd’hui « Métaphysique de la perte »
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