Objets premiers : épisode • 2/9 du podcast Présence africaine dans les musées d’Europe

Détail de la carte du monde par Pierre Desceliers en 1550, illustrations peintes à la main. Représentation sans doute commandée par Henri II ou le Duc de Montmorency. B. Savoy commente cette mappemonde dans son cours.
Détail de la carte du monde par Pierre Desceliers en 1550, illustrations peintes à la main. Représentation sans doute commandée par Henri II ou le Duc de Montmorency. B. Savoy commente cette mappemonde dans son cours. - Pierre Desceliers/Wikicommons/ British Library
Détail de la carte du monde par Pierre Desceliers en 1550, illustrations peintes à la main. Représentation sans doute commandée par Henri II ou le Duc de Montmorency. B. Savoy commente cette mappemonde dans son cours. - Pierre Desceliers/Wikicommons/ British Library
Détail de la carte du monde par Pierre Desceliers en 1550, illustrations peintes à la main. Représentation sans doute commandée par Henri II ou le Duc de Montmorency. B. Savoy commente cette mappemonde dans son cours. - Pierre Desceliers/Wikicommons/ British Library
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Que sait-on en Europe du continent africain, vers 1550 ? S’interroge l’historienne Bénédicte Savoy. Quel est le regard des Européens sur ce qu’ils ne connaissent pas ? La chercheuse revient sur les représentations de l’Afrique, au milieu du XVIe siècle.

Avec
  • Bénédicte Savoy Professeure d’histoire de l’art à l’Université Technique de Berlin, titulaire d’une chaire consacrée à l’« Histoire de l’art comme histoire culturelle »

Pour sa quatrième série de cours au Collège de France, Bénédicte Savoy se demande comment l’Afrique sub-saharienne, en tant qu’aire géographique est visible, quelle est sa « présence », dans nos musées européens.

Titulaire de la chaire internationale « Histoire culturelle des patrimoines artistiques en Europe, XVIIIe-XXe siècle », la chercheuse analyse quels sont les objets qui arrivent jusque dans les collections européennes à partir du XVIe siècle. Nous découvrons les têtes d’oba en laiton du Royaume de Benin, ou le fameux rhinocéros d’or de Mapungubwe (sans doute réalisé au XIIIe siècle), des objets en ivoire, mais aussi objets du quotidien, des objets fabriqués pour les Européens qui viennent des Côtes de Guinée, des textiles précieux originaires du Congo qui témoignent d’un artisanat virtuose. Ces pièces viennent enrichir les cabinets de merveille.

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Tête en laiton d'un Oba (XVIe siècle), Nigéria, Cour du Bénin, peuples d'Edo/Rhinocéros d’or de Mapungubwe, sans doute réalisé vers 1220-1290. Trouvé dans la collection de l'Université de Pretoria.
Tête en laiton d'un Oba (XVIe siècle), Nigéria, Cour du Bénin, peuples d'Edo/Rhinocéros d’or de Mapungubwe, sans doute réalisé vers 1220-1290. Trouvé dans la collection de l'Université de Pretoria.
© Getty - Sepia Times/Universal Images/Photo par Fine Art Images/Heritage Images/Getty

Dans le premier cours de cette nouvelle série, Bénédicte Savoy a rappelé son souhait de s’appuyer sur une définition large de l’art africain, les objets entrant en Europe étant divers et variés. 

"Les pièces qui se trouvent dans nos musées, rappelle l’historienne, sont parfois des pièces qui ont été créées par les artistes pour être des œuvres d'art. Mais parfois, elles ont d'autres fonctions, évidemment, dans leur contexte d’origine. Nous avons pu voir qu’elles étaient sur le continent africain des sujets agissants".

Les Cours du Collège de France
58 min

Avant d’aborder le XIXe siècle, à la suite des explorateurs, des scientifiques et des militaires, ainsi que la formation des collections dans les musées ethnographiques, dans les deux prochains cours, Bénédicte Savoy s’attache à nous montrer les premiers objets et connaissances sur l’Afrique qui arrivent en Europe et surtout, selon sa formule, "ce que ne voient pas les Européens", ce qu’ils ne connaissent pas, comme ces cultures anciennes , riches et créatives, dont l’art s’est déployé parfois sur mille ans et qui ne sont pas sorties de l’Afrique… Certains de ces objets africains se voient d'ailleurs attribuer des origines fantaisistes, turques ou indiennes. 

Nous gagnons le Collège de France, le 21 février 2020 pour le cours de Bénédicte Savoy,  Présence africaine dans les musées d’Europe, aujourd’hui, « Objets premiers ».

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