"Composer, c'est inventer des impulsions et des flux... La question paradoxale, ça n'est pas d'achever mais comment ne pas finir. Composer, c'est ne jamais finir", selon le compositeur Pascal Dusapin. En sa compagnie, nous explorons une « création en train de se faire »...
- Pascal Dusapin Compositeur français (Nancy, 1955 -)
Dans le cadre de la chaire annuelle de Création artistique, Pascal Dusapin se demande s’il est « possible de rendre compte d’une composition en cours, quand le phénomène d’invention des sons semble irréductible à l’exposé ? »
« A défaut de pouvoir dire la musique, on en parle ». « Du fait de son caractère interprété, la musique s’enfuit des définitions concrètes et retrouve une pure intentionnalité. Ecouter nous mène aux portes d’un monde infiniment subtil : celui des émotions ».
Publicité
Au Figaro qui l’interroge avant le grand rituel de la leçon inaugurale en 2007, il avoue :
« je vis de vrais moments d’angoisse depuis que j’ai commencé à prendre conscience que j’allais devoir y donner un cours. Moi qui m’étais faufilé dans la salle pour assister à la leçon inaugurale de Boulez… le 10 décembre 1976. »
Après son illustre aîné, Pascal Dusapin est le 2e compositeur à entrer au Collège de France depuis sa création en 1530.
Ses études universitaires l’ont porté vers la musicologie, les arts plastiques et les sciences de l'art à la Sorbonne. En 1977, il est lauréat à 22 ans, de la Fondation de la vocation. Pendant 4 ans ,il suit les cours de Iannis Xenakis. Il en retient, aujourd’hui,
« une formation spirituelle ». « Je sais que la musique ne vient pas de la musique : il y a pour moi une origine plus profonde, métaphysique ; c’est mon côté allemand. ».
Le musicien explique qu’il n’a « pas de plan préconçu » pour composer.
"Ce qui m’intéresse, c’est l’accident, la dérive, la déformation : quand l’idée de départ se transforme. Ma composition est plus influencée par la morphogenèse ou par la photographie ».
Passionné par les arts plastiques et l’architecture, pour Pascal Dusapin,
« le mot forme veut dire « forme », « une structure spatiale ». « En imaginant de la musique, je vois des formes. Je pourrais même préciser, j’entends des formes tant ce déplacement entre vision et oreille intérieure m’est familier »
« Composer, c'est inventer des impulsions et des flux… On ne sait pas ce que ça va devenir. La question paradoxale, ça n'est pas d'achever mais comment ne pas finir. Composer, c'est ne jamais finir. »
Au cours de cette leçon inaugurale, intitulée « Composer. Musique, Paradoxe, Flux », vous entendrez des fragments de musique pour piano interprétés par Vanessa Wagner et composés par Pascal Dusapin. Et nous gagnons le grand amphithéâtre du Collège de France, le 1er février 2007.
Pascal Dusapin, Composer. Musique, Paradoxe, Flux, le 1er février 2007, leçon inaugurale, une coproduction, Collège de France avec le CNED et Doriane Films.
Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies Publicité.
Ces cookies permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intérêt.
Le texte de cette leçon a paru chez Fayard, en 2007 et ses cours ont paru au Seuil en 2009 sous le titre Une musique en train de se faire.
L'équipe
- Production
- Réalisation