Plumes de guerre et éreinteurs : épisode 9/13 du podcast De la littérature comme sport de combat (suite)

 Panthéon charivarique : [estampe] / lithogr. de Benjamin [Roubaud] : Granier de Cassagnac
 Panthéon charivarique : [estampe] / lithogr. de Benjamin [Roubaud] : Granier de Cassagnac - Gallica / BNF
Panthéon charivarique : [estampe] / lithogr. de Benjamin [Roubaud] : Granier de Cassagnac - Gallica / BNF
Panthéon charivarique : [estampe] / lithogr. de Benjamin [Roubaud] : Granier de Cassagnac - Gallica / BNF
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Pourquoi Granier de Cassagnac, illustre "plume de guerre" au XIXe siècle était-il surnommé le "Murat de la diffamation" ? Comment incarne-t-il après le journaliste républicain, Armand Carrel, cette "culture du duel", qui allie l’épée et la plume des écrivains? demande Antoine Compagnon.

Avec
  • Antoine Compagnon Professeur au Collège de France depuis 2006, titulaire de la chaire de Littérature française moderne et contemporaine

Et comment ce « diable de Veuillot », le fameux « polémiste catholique et intransigeant », rédacteur en chef du journal l’Univers des années 1840 à 1880, incarne-t-il lui aussi cette figure de la "plume de guerre" à côté de Granier de Cassagnac?   Antoine Compagnon, titulaire de la chaire « Littérature française moderne et contemporaine : Histoire, critique, théorie » nous inscrit dans une vaste fresque historique et journalistique de la Restauration aux débuts de la IIIe république, dans le cadre de sa série « De la littérature comme sport de combat » initiée en 2017. Il a cité dans le cours précédent un article de Sarcey qui consacrait les nouveaux mots, "mots de métier", liés aux « plumes de guerre » selon sa formule, « éreinter, éreintement et éreinteurs ». Cette citation isolait les deux figures tutélaires de cet « art martial » :  

« Éreinter, cela veut dire au propre fouler ou rompre les reins. on dit d'un orateur que son discours est un éreintement du ministère ; ou d'un journaliste qu'il a éreinté un livre ou un tableau ; on appelle éreinteurs ceux  qui ont ainsi habitude d'éreinter : MM.  Granier de Cassagnac et Veuillot s’étaient fait une grande réputation en ce genre, l'un dans le sacré, l'autre dans le profane ».

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Avant de découvrir ce « diable de Veuillot », en deuxième partie, nous retrouvons tout de suite Granier de Cassagnac, fondateur du Globe, puis de l’Epoque en 1848 qui pratique l’art de l’exécution littéraire. Ce "spadassin des lettres", explique Antoine Compagnon, fait tirer un coup de feu par ses articles virulents pour faire venir le monde à sa fenêtre, il pratique la « descente en flammes » toujours à la recherche de la destruction des opinions reçues et il revient du combat avec d’illustres têtes à sa ceinture, les Janin, les Dumas, comme nous l’avons vu dans le cours précédent et aujourd’hui, il s’attaque à Racine. 

Et nous gagnons l’amphithéâtre du Collège de France, les 20 février et 6 mars 2018 pour le cours d’Antoine Compagnon, aujourd’hui "Plumes de guerre et éreinteurs".