Rendre compte d'un processus tâtonnant : propulsion, finalisme, intentionnalité : épisode 22/12 du podcast Comment achever une œuvre ? Travail et processus de création

South Queensferrry, Écosse - 1er janvier 2018 : les nageurs du Nouvel An, beaucoup en costume, devant le pont ferroviaire Forth lors de la natation annuelle Loony Dook Swim dans la rivière Forth.
South Queensferrry, Écosse - 1er janvier 2018 : les nageurs du Nouvel An, beaucoup en costume, devant le pont ferroviaire Forth lors de la natation annuelle Loony Dook Swim dans la rivière Forth. ©Getty - Photo par Jeff J Mitchell / Getty Images
South Queensferrry, Écosse - 1er janvier 2018 : les nageurs du Nouvel An, beaucoup en costume, devant le pont ferroviaire Forth lors de la natation annuelle Loony Dook Swim dans la rivière Forth. ©Getty - Photo par Jeff J Mitchell / Getty Images
South Queensferrry, Écosse - 1er janvier 2018 : les nageurs du Nouvel An, beaucoup en costume, devant le pont ferroviaire Forth lors de la natation annuelle Loony Dook Swim dans la rivière Forth. ©Getty - Photo par Jeff J Mitchell / Getty Images
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Que signifie chez Picasso, "je ne cherche pas, je trouve"? Pourquoi les artistes parlent-ils sans arrêt de problèmes à résoudre, quand ils créent et achèvent une oeuvre? Dans quelle mesure peut-on critiquer ce vocabulaire des problèmes à résoudre en art?

Avec
  • Pierre-Michel Menger sociologue, titulaire de la chaire Sociologie du travail créateur au Collège de France

Selon l’analyse de l’intentionnalité par Michael Baxandall, qu’est-ce qui peut rapprocher ou distinguer,  la réalisation d’un tableau de Picasso et la construction d’un pont, comme celui du Forth en écosse?  Comment ce rapprochement notamment chez Picasso se heurte-t-il à « la nature processuelle du travail créateur, son cours incertain, inanticipable? » s’interroge Pierre-Michel Menger.

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Comment l’approximation peut-elle être aussi un moyen d’avancer dans le processus créateur, être un moyen de travailler? 

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Nous voici presque au terme de la grande enquête, " Comment achever une œuvre ?" de Pierre-Michel Menger, Directeur d'études à l'EHESS et professeur au Collège de France, titulaire de la chaire de Sociologie du travail créateur. 

Dans le cours précédent, le sociologue, philosophe de formation, a proposé d’examiner "quelle est la nature du contrôle qui règle le cours incertain et tâtonnant de l’activité créatrice" et de partir "d’une analyse philosophique du processus créateur, celle de Monroe Beardsley (1915-1985), philosophe analytique américain dont l’un des articles, écrit avec William Wimsatt (universitaire, enseignant d’anglais et de théorie littéraire),(…) fut un des piliers de la théorie littéraire du New Criticism, après 1946". 

Pierre-Michel Menger nous a expliqué :

"Les deux auteurs s’en prennent à la tradition interprétative qui cherche à cerner le sens des œuvres d’art (notamment littéraires) en recherchant les intentions de l’auteur." 

"Comme le résume lui-même Beardsley, la charge anti-intentionnaliste s’attaque à deux arguments : 1) celui qui attribue une certaine signification à l’œuvre au motif que l’artiste avait l’intention d’obtenir cette signification, et 2) celui qui évalue l’œuvre en fonction de sa capacité à exprimer l’intention de l’artiste"

"Je retiens ici, poursuit Pierre-Michel Menger, la relation de cette question de l’intentionnalité avec le problème de déterminer, s’il existe une conception de la création qui placerait le travail sous la direction d’un premier moteur, l’intention, et de tout ce que cette cause permet d’organiser dans le travail".

Le sociologue a donc mis en évidence la critique de la théorie dite « propulsive », il a notamment souligné le caractère flou du « contenu émotionnel », « supposé guider le processus créateur. » Puis il a présenté en fin de cours, la critique de la théorie finaliste. Ici le processus créateur, assimile généralement la production de l’œuvre à « une résolution d’une série de problèmes »

Alors plongeons dans les différentes théories et critiques et voyons à la fin, comment Picasso pourrait susciter une voie médiane? 

Nous gagnons l’amphithéâtre du Collège de France, le 29 mars  2019, pour le cours de Pierre-Michel Menger, Aujourd’hui "Rendre compte d'un processus tâtonnant : propulsion, finalisme et intentionnalité »

Références et extrait musical autour du pont Forth :

The Forth Bridge Song de et par Robin Laing, balade hommage au Pont Forth (album "Walking In Time" chez Greentrax, 2003).

Pierre-Michel Menger s'appuie, nous dit-il, sur 

"l’excellent livre de Michael Baxandall, Patterns of Intention, ( Formes de l’intention, traduction française, Nîmes, Editions Jacqueline Chambon, 1991) dont le chapitre deux est consacré au Portrait de Daniel-Henry Kahnweiler, une œuvre de Picasso de 1910. Dans le premier chapitre, Baxandall a étudié les dessins et la conception du fameux Forth Bridge, dû à l’ingénieur britannique Benjamin Baker." 

Le Pont Forth, dont Pierre-Michel Menger rappelle les enjeux de construction, les "problèmes" posés, apparaît dans le film d'espionnage d'Alfred Hitchcock, Les 39 marches, quand le héros tente d'échapper aux policiers qui ont arrêté le train où il voyageait incognito.

Scènes extraites du film d'Alfred Hitchcock, "Les 39 marches" (1935), où le célèbre pont Forth en Ecosse apparaît
Scènes extraites du film d'Alfred Hitchcock, "Les 39 marches" (1935), où le célèbre pont Forth en Ecosse apparaît
- A. Hitchcock/Gaumont British Picture Corporation

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