Temps et musique III : Grammaires musicales génératives : épisode 20/11 du podcast Musiques, sons et signes

Studio de l'IRCAM en 1989, représentant l'ordinateur 4X de Giuseppe Di Giugno
Studio de l'IRCAM en 1989, représentant l'ordinateur 4X de Giuseppe Di Giugno - IRCAM / WikiCommons
Studio de l'IRCAM en 1989, représentant l'ordinateur 4X de Giuseppe Di Giugno - IRCAM / WikiCommons
Studio de l'IRCAM en 1989, représentant l'ordinateur 4X de Giuseppe Di Giugno - IRCAM / WikiCommons
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Quel rôle jouent les structures temporelles autonomes? Pourquoi les "grammaires musicales génératives" et doit-on les entendre, demande le compositeur Philippe Manoury? Quelles sont les règles de successivité?

Avec

Rediffusion 28 juin 2017

Le compositeur, Philippe Manoury, titulaire de la chaire annuelle de Création artistique poursuit son exploration des relations entre temps et musique, initiée dans les cours précédents, dans le cadre de sa série intitulée, « "Musiques, sons et signes".

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Aujourd’hui, il nous inscrit plus particulièrement au cœur de ses recherches. Professeur émérite de l'Université de Californie à San Diego, fondateur de sa propre académie de composition dans le cadre du festival Musica à Strasbourg, Philippe Manoury, est l’un des pionniers dans la recherche et le développement de la musique avec électronique en temps réel, depuis ses débuts en jeune musicien chercheur à l’ IRCAM.

Pour Omer Corlaix et Jean-Guillaume Lebrun qui ont publié La musique du temps réel, il s'agit d'éclairer la contribution majeure du compositeur. Les deux auteurs rappellent en ouverture de leurs Entretiens avec Philippe Manoury :

Le musicien « s'est imposé au fil du temps comme le compositeur du "temps réel", une musique mixte mêlant aux sons instrumentaux des sons de synthèse élaborés à partir d'une captation du flux instrumental et transformés simultanément, à l'aide de machines. Répons de Pierre Boulez, composée pour et avec la 4X - conçue par le chercheur Giuseppe di Giugno - inaugurait cette nouvelle voie ouverte à l'écriture musicale. Désormais exposée au Musée de la musique à Paris, la célèbre machine fait partie de l'histoire. Cette même année 1981, Philippe Manoury, alors âgé de 29 ans rejoint l'Ircam en qualité de chercheur. Il travaille avec Miller Puckette à l'élaboration du logiciel Max - il en rédigera d'ailleurs le manuel d'utilisation en 1988. Plus que Pierre Bouler, Philippe Manoury est bien le compositeur emblématique de l'Ircam (Institut de recherche et coordination acoustique/musique), tant pour le nombre d'heures passées dans ses studios que pour le nombre d'œuvres réalisées avec les outils élaborés sur place. »

Dans un beau texte hommage à Pierre Boulez qu'il a bien connu et publié sur son blog sous le titre " En prélude à B-Partita (in memoriam P. Boulez)" , Philippe Manoury revient sur la "relation complexe" que le grand musicien a entretenue avec la musique électronique.

"L’intérêt qu’il nourrissait pour elle n’avait d’égal que la méfiance qu’elle lui inspirait " écrit Philippe Manoury.

Plus loin, il note:

"L’écriture, aussi fixée et sophistiquée soit-elle, laisse toujours une marge de manœuvre à l’interprète qui produit ainsi une part d’inattendu au moment du concert. La bande magnétique condamnait les sons à un carcan perpétuel et les systèmes en temps réel étaient encore beaucoup trop rudimentaires à cette époque. L’informatique n’existait pas encore. Le temps libre et flexible de l’humain se mariait difficilement avec le temps mécanique des machines. Et pour Boulez, ce n’était pas un problème philosophique, mais une question – cruciale entre toutes – d’esthétique"

Face à l’effervescence engendrée par la création, la rhétorique et la sémantique de ces nouvelles grammaires musicales soulevèrent des interrogations que rappelle Philippe Manoury:

"Au cours de nos discussions, l**’esthétique et la technique se bousculaient** fréquemment. Rien ne l’irritait plus qu’une pensée entièrement soumise à la technique et sans vision esthétique. Réputé théoricien, Boulez n’a cependant jamais été éloigné de la matière."

Nous voici au cœur des recherches et des perspectives ouvertes par Philippe Manoury qui nous présente aujourd'hui ce qu’il appelle ses "grammaires musicales génératives". Il explique que l’ordre des événements dans le temps crée un « sens musical » Il questionne la nécessité de considérer une syntaxe musicale comme un moyen d'ouvrir de nouvelles voies.

Extraits musicaux:

  • W.A. Mozart : Sonate pour piano en la mineur
  • Philippe Manoury : Partita I pour alto et électronique. Christophe Desjardins, alto.
  • Philippe Manoury : Synapse pour violon et orchestre. Hae Sun Kang, violon et l'Orchestre de la SWR Stuttgart, direction : Jean Deroyer

Et nous gagnons l’amphithéâtre du Collège de France, le 9 juin 2017, pour le cours de Philippe Manoury, aujourd’hui "Temps et musique II : Grammaires musicales génératives"

Pour prolonger:

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