

Grâce à Éric Bouhier, médecin et écrivain, la Dardologie française a enfin son Vidal.
La Dardite aigüe, caractérisée par l'apparition d'une kyrielle de san-antoniôme joviaux, est une maladie qui a touché la France de façon dévastatrice entre 1949 et 2000, entre la parution de Réglez-lui son compte et celle Napoléon Pommier. Symptôme clair, publiées toutes au Fleuve Noire, les 183 aventures du commissaire San-A. et de son Sancho de Bérurier, se sont vendues chacune à 600.000 exemplaires. Empoignez le boulier Félicie ! (ce qui n'est pas un titre de SA, mais le mériterait), cela nous donne 110 millions de volumes écoulés. San-Antonio : lieu de mémoire aussi patrimonial, donc, que Chambord ou le Tour de France. Un continent langagier, une humanité picaresque et un journal de bord de son démiurge qu'Éric Bouhier, familier du corpus depuis l'enfance, connaît à la perfection. Empathique sans être parodique, il nous en livre une topographie exacte où, certes, tout le monde est de la revue : personnages, titres, répliques, thèmes, contre-thèmes, éditeurs, cinéma, etc... Et puis, comme il en va de Dard, comme d'Audiard ou de Dac (que de A!), que l'on a affaire à de grands angoissés, commencez par jeter un oeil à "Bras gauche", "Bipolaire", "Espoir" ou "Céline" et vous comprendrez au bois de quelle croix Frédéric Dard était cloué. Un livre à vivre. (éditions Plon)
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