"Le Grand Siècle déshabillé" ou les fastes de l'éros classique

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Paru en "Bouquins", une anthologie de Jean-Paul Goujon redore le blason érotique du XVIIe siècle.

Les jeux semblaient faits, la cause entendue : entre les paillardises de la Renaissance et le libertinage des Lumières, le XVIIe siècle français, celui de Louis XIV, de Descartes et de Pascal, épris de raison solaire, d'absolutisme royal et de mysticisme janséniste avait jeté une voile prude et tiré un trait moral sur le sexe et ses fredaines. Que nenni, s'écrie Jean Paul Goujon, par ailleurs éminent spécialiste de Pierre Louÿs, dans cette anthologie "Bouquins" qui, de Louis XIII au crépuscule dévot du Grand Régne, déroule le tapis rose de la fantaisie gaillarde, de la pornographie joviale et de l'érotisme le plus poivré. Faisant assaut d'érudition, Goujon nous précise que, le sexe n'étant jamais en berne au beau pays de France, le siècle classique acquitta sa redevance comme les autres : rires gras, chansons folâtres, contes coquins, épigrammes obscènes, mazarinades, satires du trône et de l'autel, on pinça toutes les cordes de la lyre. Néanmoins, si tout dire était possible, on ne pouvait sans craindre le pire (bûcher ou réclusion à vie) tout dire de tous : Dieu et le Roi devant rester exempt de toute souillure. À découvrir donc, cette somme sur les fastes de la chair classique, chaînon jadis manquant désormais gouleyant de la geste érotique française.

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