Prélude aux appétits d'un faune : Rodin érotique

Rodin, dessin d'homme nu
Rodin, dessin d'homme nu - AFP
Rodin, dessin d'homme nu - AFP
Rodin, dessin d'homme nu - AFP
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Le "Musée secret" ou la part maudite du monde graphique de Rodin

Oublions un temps "Le penseur", faisons foin du " baiser", tirons notre chapeau à l'écrasante massivité du Balzac, passons d'une foulée allègre "La Porte de l'enfer" et précipitons-nous, grâce à une récente publication Albin Michel, vers ce qui est sans doute le coeur du coeur de l'âme et du corps d'Auguste Rodin : le dessin érotique. En effet, à partir de 1890, la pratique du dessin devient essentielle pour Rodin qui y déploie un art novateur de l'esquisse spontanée et de la captation par le trait des ardeurs du flux vital. Un art qui a pour but essentiel d'exprimer la fascination et l'appétit d'ogre du sculpteur pour un corps féminin hautement sexuée. Sur 4300 dessins recensés, 2300 sont des oeuvres érotiques. Rodin le faune, amateur d'Octave Mirbeau et de Pierre Louÿs, l'oeil rivé sur des modèles en mouvement, leurs courbes et leurs sexes, tentent une véritable sismographie érotique, lâche son trait à cours les merveilles de la chair. Exposés, ses dessins feront scandales dans le même temps qu'ils raviront les critiques et les amateurs. Quintessence de cet ensemble, les 112 dessins du "Musée secret" (oeuvres que l'artiste ne montrait qu'à une élite éclairée) représente l"'impossible" érotique de Rodin, sa part la plus violente : saphisme, caresses solitaires, postures acrobatiques, etc... "Une percée sans équivalent dans la représentation du corps" (Sollers) désormais offerte à tous les regards (une co-édition Albin Michel/Musée Rodin).

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