Lundi, Elon Musk rachète Twitter pour 44 milliards de dollars. Quel avenir pour le réseau social qu'il nomme "l'espace de socialisation de la ville du Monde" ?
Les traits du Twitter du futur se dessinent. Ils correspondent aux souhaits du nouveau propriétaire du réseau, Elon Musk, déjà patron de Space X et Tesla.
Ce qu'Elon Musk veut changer
Musk veut d’abord faire sortir Twitter de la bourse et transformer l’entreprise en société privée. Cela lui donnera davantage de liberté pour imprimer sa marque au réseau social préféré des politiques.
Sur le produit, Elon Musk souhaite aussi mettre en place d’un bouton pour corriger un tweet quelques minutes encore après l’avoir posté. C'est pour lutter contre les fautes de frappes et les post envoyés sous l’effet de l’émotion. Elon Musk a aussi fait savoir qu’il voulait rendre l’algorithme transparent et en finir avec les faux comptes qui envahissent Twitter.
Modération
Mais le gros sujet est celui de la modération des messages. Elon Musk veut que Twitter devienne « une arène ouverte pour la liberté d’expression » avec une modération allégée. Actuellement, Twitter ne compte que 1800 modérateurs pour 217 millions d’utilisateurs quotidiens. Prudent, Musk ajoute que les règles de modération d’un réseau doivent se limiter aux lois de chaque pays.
Twitter, très influent au sein des médias et de la classe politique, est accusé d'avoir une modération biaisée et de chercher à réduire au silence les voix conservatrices. En dépit de nombreuses études prouvant pourtant le contraire. Evidemment la reprise de Twitter par le libertaire Elon Musk ravit la droite conservatrice américaine, qui reproche régulièrement aux entreprises de la Silicon Valley de favoriser les démocrates.
Pareil au Brésil où les partisans du président d’extrême-droite Jaïr Bolsonaro chantent ce qu’ils appellent “la fin de la censure “. En France, l’annonce de l’allègement de la modération de Twitter est aussi saluée par des membres de l’extrême droite, comme Florian Philippot.
Influence de Twitter
Twitter étant un instrument très utilisé par les politiques, certains d’entre eux s'inquiètent. Le porte-parole du premier ministre britannique Boris Johnson a enjoint Twitter de protéger ses utilisateurs contre la haine en ligne. Le commissaire européen Thierry Breton a rappelé que la loi européenne, adoptée samedi dernier, est au dessus de Twitter.
Même l’OMS s’émeut : un "bon pilotage des réseaux sociaux est extrêmement important" et d'ajouter : "Des gens meurent à cause de la mésinformation ou de mauvaises informations diffusées intentionnellement".
Départ des annonceurs ?
En fait comme souvent, c’est le marché qui devrait mettre tout le monde d’accord. Twitter, qui n’est pour l’instant pas très profitable pourrait pâtir de la méfiance des annonceurs. Si le réseau social à l’oiseau bleu devient un lieu d’expression débridée laissant place à la désinformation et aux discours de haine, les annonceurs hésiteront à y placer des publicités .
“Cet accord est dangereux pour notre démocratie. Les milliardaires comme Elon Musk jouent selon un ensemble de règles différent de tout le monde, accumulant du pouvoir pour leur propre gain. Nous avons besoin d'un impôt sur la fortune et de règles strictes pour tenir Big Tech responsable”.
Comme le rappelle Le Monde, Musk entretient des relations difficiles avec ceux qui le critiquent En juillet 2018, il qualifiait sans aucune raison de « pédophile » un Britannique ayant participé au sauvetage d’enfants piégés dans une grotte en Thaïlande. Seul tort de l’intéressé : avoir qualifié de « coup marketing » l’offre faite par Elon Musk de contribuer à l’opération en prêtant un sous-marin de poche.
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