La stablecoin Luna, à l'époque neuvième des cryptomonnaies, a perdu 100% de sa valeur en quelques jours. Résultat, des investisseurs qui possédaient plusieurs milliers d'actifs se sont retrouvés endettés. Sur les réseaux, le lendemain du krach est difficile. Mais d'ailleurs, à quoi est dû ce krach ?
Est-ce l’effet du retour de l’inflation ou de la guerre en Ukraine ? Dans tous les cas, le secteur des monnaies virtuelles traverse une énorme crise.
La cryptomonnaie Luna a perdu 100 % de sa valeur en l’espace de quelques jours, conduisant nombre d’investisseurs à la ruine. Le stablecoin TerraUSD, associé à celle-ci, dont les propriétaires avaient la garantie d’une parité avec le dollar, ne vaut désormais que 10 centimes. Au début, la capitalisation de cette monnaie avoisinait les 40 milliards de dollars. Aujourd’hui les propriétaires de Terra n’ont plus rien. Car, contrairement aux actions, une cryptomonnaie n’a pas de contrepartie.
De son côté, le bitcoin, la plus connue des cryptomonnaies, a perdu près de 60 % de sa valeur en 6 mois.
Les acteurs les plus solides du secteur trouvent des bienfaits à cette crise : “en tant qu’entrepreneur je trouve ça intéressant de démarrer après un krach, ça permet de faire le tri entre les bonnes entreprises et les moins bonnes” affirment ce matin dans Le Figaro Pascal Gauthier, PDG de Ledger la pépite française des cryptos.
Beaucoup font l'analogie avec la bulle Internet de 2000 : son éclatement avait fait perdre beaucoup d'argent, mais a apuré le marché. L'analyste britannique et gourou du monde de la tech Benedict Evans résumait bien ce raisonnement dans les Echos récemment: "Toute technologie connaît son hiver et toute innovation financière sa bulle (et ses arnaques), puis son crash. Les cryptos et NFT sont les deux et subissent les deux. Cela ne signifie pas qu'ils ne vont pas exister, mais que 99 % de la première vague ne survivront pas.»”
Au-delà des chiffres, l’effondrement des cryptomonnaies mine les petits investisseurs. Sur le réseau Reddit, les administrateurs ont épinglé des numéros de prévention du suicide pour chaque pays. Un geste qui succède à de nombreux témoignages d’investisseurs désespérés.
Dans le Los Angeles Times, un professeur de psychiatrie et co-directeur du programme d'études sur les jeux de l'UCLA raconte que depuis le début de la pandémie, il a reçu en moyenne deux clients par mois qui n'ont jamais mis les pieds dans un casino et qui n'ont jamais parié, mais qui ont maintenant un trouble du jeu en raison de cette relation malsaine avec l'argent en ligne. “C'est comme un bar sans barman, et il y a tout ce nouvel alcool et les gens se le versent eux-mêmes" affirme-t-il.
Il est vrai que contrairement à l'alcoolisme ou à d'autres dépendances diagnostiquées cliniquement, aucune infrastructure de soins n’a été mise en place pour les personnes atteintes de dépendance à la finance numérique.
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