Wordle et les réseaux : des jeux d'académiciens

Une personne joue à Wordle
Une personne joue à Wordle ©AFP - Stefani Reynolds
Une personne joue à Wordle ©AFP - Stefani Reynolds
Une personne joue à Wordle ©AFP - Stefani Reynolds
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Le New York Times a racheté le jeu d'orthographe Wordle pour plusieurs millions d'euros il y a quelques jours. Cet achat témoigne de l'extraordinaire succès du jeu de lettres dont chacun partage son résultat sur les réseaux sociaux.

Les jeux littéraires et jeux de mots ont trouvé sur internet un nouveau terrain.  Pour preuve les petits carrés jaunes verts et gris qui parsèment les fils d'actualité des réseaux sociaux anglophones. Une nouvelle manie : celle de publier chaque jour son résultat Wordle. Avez-vous utilisé une, deux, trois ou bien les six tentatives offertes pour découvrir le mot du jour ? Wordle c’est un mélange distingué de pendu et de Mastermind développé par un ingénieur de Brooklyn à l’occasion des longs confinements de l’année 2020.

Depuis, le jeu a gagné des millions de joueurs et fait gagner autant de dollars à son inventeur qui l'a revendu ce 31 janvier au New York Times. La tendance ne saurait tarder à gagner les comptes français même si bizarrement, le jeu du Maître Mot lancé par le Figaro ne rencontre pas pour l’instant le succès escompté.

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Comment l’expliquer ? Pourquoi n’avons-nous toujours pas de Wordle français ? Peut-être, c’est une hypothèse, parce que nous sommes des censeurs plus que des joueurs. Est-il plus agréable de comparer son score Wordle ou son niveau d’orthographe ? Je crains que nombre de nos compatriotes préfèrent râler sur les outrages à la belle langue qui seraient légions plutôt que décrypter un mot quotidien.  Peut-être qu'on s’intéresse moins aux mots que l’on connaît déjà qu'aux règles que les autres ignorent encore.

.  Passe-temps pernicieux sans doute, je me suis autorisée une brève revue de presse de ce sport national : sagement, j’ai d’abord débattu sur le -e du pass vaccinal et milité pour la covid puis j’ai corrigé Valérie Pécresse qui écrit Brive avec un s ; j’ai dénoncé les jeunes avec Taubira qui mélangent participe et infinitif au nom d'une sonorité commune et déterré l’affiche d’Eric Zemmour où de subordonnée en subordonnée le sujet perd son identité singulière. En bonne française, je me suis consolée de ne pas pouvoir jouer à Wordle en me jouant plutôt des maux de mes contemporains.

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