Le 11 février 1990, Nelson Mandela était libre et pouvait s'atteler à construire la démocratie en Afrique du sud et guider la réconciliation. Aujourd'hui, son parti l'ANC doit faire face à une situation économique difficile et des violences xénophobes. Entretien avec Philippe Gervais-Lambony.
- Philippe Gervais-Lambony Professeur au département de géographie de l'université de Paris X-Nanterre, directeur de publication de la revue Justice spatiale
Le 11 février 1990, le matricule 46664 quittait sa prison du Cap. Nelson Mandela, costume et cheveux devenus gris, retrouvait sa liberté mise entre parenthèses pendant 27 ans. Il en avait alors 72, un bon chemin à parcourir pour construire la démocratie en Afrique du sud et guider la réconciliation.
Depuis 1994, son parti, l’ANC le Congrès national africain, est toujours au pouvoir… mais affaibli par les années Jacob Zuma.
Son successeur Cyril Ramaphosa doit composer avec les inégalités sociales, mais aussi avec un ressentiment d’une partie de la population contre les travailleurs immigrés. En septembre dernier, des scènes de violence, de pillage contre des commerçants notamment Nigérians ou Somaliens, avaient fait douze morts; des chauffeurs de camions sont parfois tués directement au volant quand ils sont identifiés comme venant du Zimbabwe ou de Zambie… Ces mêmes « amakwere kwere » (étrangers dont on ne parle pas la langue maternelle) qui avaient cru dans un eldorado sud-africain, et plus encore juste après la chute de l’apartheid.
En Afrique du sud aujourd'hui, plus de la moitié de la population n'a pas connu l'apartheid. Le contrat social bâti au milieu des années 90 est à revoir. Philippe Gervais-Lambony
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