L’Angola a été l’un des pays africains les plus meurtris par les conflits internes. Aujourd’hui, c’est l’une des économies les plus prometteuses du continent.
- Didier Péclard politiste et spécialiste de l’Angola, professeur associé de science politique et directeur du master en études africaines au Global Studies Institute de l’Université de Genève
Le vaste Angola (plus de deux fois la France) accueille 24 millions d’habitants (il en aura beaucoup plus en 2050) ; d’enfants plutôt, puisque 43 % de la population a moins de quinze ans. La capitale, Luanda, a à elle seule six millions d’habitants.
Des affrontements pré-indépendance violents, 27 ans de guerre civile, un marxisme tropicalisé avec un pouvoir autoritaire et qualifié il y a encore quelques années de corrompu, une manne pétrolière (45 % du PIB, 73 % des recettes fiscales), une croissance de 4 %, le PIB ayant décuplé depuis la fin de la guerre civile en 2002. Mais 80 % des biens d’équipement et de consommation sont importés, ce qui est considérable.
Quel type de régime ? Comment la richesse est-elle redistribuée ? Quelles priorités économiques ? Quelles évolutions majeures possibles ? Th. G.
Depuis un certain temps, les échos en provenance de la capitale angolaise font état d'une situation économique difficile avec une devise angolaise, le kwanza, qui se dévalorise chaque jour un peu plus face au dollar américain. Selon quelques Congolais de retour au pays, la fermeture de certaines entreprises et grandes surfaces à Luanda est un indicateur infaillible de l'ampleur de la crise que traverse l'Angola avec la chute des cours mondiaux du pétrole. Pour l'heure, le mouvement de retour des Congolais reste mesuré. "Même pour rentrer, il faut plus de 200 dollars américains. Mais où peut-on les avoir et surtout à quel prix ? Le kwanza n'arrête pas de perdre sa valeur, il faut un montant astronomique pour trouver 200 dollars dans le marché noir", proteste un commerçant congolais qui ne veux plus rester en Angola. Mais il y a une chose qui l'inquiète plus que tout :"Beaucoup ont peur de vivre le schéma à la sudafricaine où l'étranger est indexé comme celui qui apporte le malheur. Pour l'instant, je peux vous affirmer que je n'ai jusqu'ici enregistré aucun acte xénophobe contre moi".
Cependant, des phénomènes racistes sporadiques commencent à se multiplier un peu partout. C'est ainsi que des attaques meurtrières contre des ressortissants guinéens ne faiblissent pas à Luanda, mais aussi en province, dans les autres villes du territoire angolais. Le dernier cas en date est l’assassinat d’un jeune conducteur de taxi-moto ce mardi 1er mars 2016 à Boiffé (Kaprego) dans la capitale. La victime était sur sa moto lorsque des malfrats l’ont tout simplement abattu...
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